La Commission Électorale Nationale Indépendante ne digère pas les critiques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) émises à son endroit le 16 janvier dernier. Ces critiques concernaient notamment la complicité de la centrale électorale dans les actes de fraude et de corruption ayant émaillé les scrutins combinés du 20 décembre 2023.
Pour la CENI, la fraude et la corruption relèvent avant tout de la moralité.
« Avant d’être des faits matériels, la fraude et la corruption, deux concepts qui transparaissent en filigrane dans le message de la Cenco, sont des actes délibérés qui relèvent fondamentalement de l’éthique et de la morale. Il est injuste que la Cenco puisse allègrement les imputer au pouvoir organisateur des élections en RDC dans une situation où il est clairement établi qu’au lieu d’être organisatrice de ces actes répréhensibles, la Céni a été victime des comportements et des agissements de certains acteurs bien identifiés dans notre société », peut-on lire dans un communiqué de presse de la CENI de ce vendredi, en réponse aux évêques.
La centrale électorale se frotte par ailleurs les mains d’avoir, pour la première fois, diligenté « les enquêtes et prendre des sanctions exemplaires contre les délinquants électoraux, notamment les candidats, les autorités politico-administratives ainsi que son personnel ».
Après deux jours de travail sur l’évaluation des élections, les évêques de la Cenco ont évoqués la découverte d’un nombre impressionnant de votes parallèles avec les machines à voter trouvées chez des particuliers.
Selon les prélats catholiques, « la CENI devrait s'interroger sur son rôle dans cet imbroglio, car c'est elle qui a le contrôle exclusif de toutes ces machines et elle ne s'est jamais plainte d'un vol quelconque de son matériel ».
Bruno Nsaka