Les États-Unis ont une nouvelle fois haussé le ton contre le Rwanda au sujet de la situation dans l’est de la République démocratique du Congo. « Les actions du Rwanda dans l'est de la RDC constituent une violation flagrante des accords de Washington signés par le président Trump, et les États-Unis prendront des mesures pour garantir le respect des promesses faites au président », a déclaré samedi le secrétaire d’État américain Marco Rubio.
Cette mise en garde intervient au lendemain d’une intervention américaine au Conseil de sécurité de l’ONU. Vendredi, Washington s’était dit « profondément préoccupé » et « extrêmement déçu » par la reprise des violences dans l’est de la RDC, accusant le Rwanda d’apporter un soutien militaire « direct et sophistiqué » au M23.
Rappelant la présence, le 4 décembre dernier à Washington, des présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame pour l’endossement des accords de paix, l’ambassadeur américain auprès des Nations unies, Mike Waltz, avait estimé qu’il s’agissait « d’un signal clair et d’un effort en faveur de la paix ». Il avait toutefois prévenu que « les processus de paix nécessitent que les parties honorent leurs engagements ».
Selon Mike Waltz, « depuis 2021, le Rwanda contrôle, par son intermédiaire, le M23 et son aile politique, l’AFC », afin de poursuivre ses objectifs géopolitiques dans l’est du Congo. Il a affirmé que le président rwandais Paul Kagame « a participé intimement à la planification et à l’exécution de la guerre », et que les Forces de défense rwandaises ont fourni au M23 « aide logistique, matériel et formation », tout en déployant entre « 5 000 et 7 000 soldats » en RDC.
Le diplomate a également accusé Kigali d’avoir envoyé « des missiles sol-air et des armes sophistiquées » dans le nord et le sud du Kivu, ainsi que d’avoir appuyé l’offensive visant Uvira, où « des forces rwandaises étaient également présentes sur le front ». Washington évoque par ailleurs un usage accru de « drones suicides » et d’artillerie, « y compris en territoire burundais ».
« Au lieu d’avancer vers la paix, comme nous l’avons vu avec les efforts du président Trump, le Rwanda mène la région vers une instabilité croissante et vers la guerre », a poursuivi Mike Waltz. Les États-Unis affirment qu’ils « utiliseront tous les outils à leur disposition pour tenir responsables les auteurs de ces actions ».
Washington appelle Kigali à « reconnaître le droit du gouvernement de la RDC à défendre son territoire » et à permettre le retrait de ses forces du sol congolais. Des échanges sont en cours « avec toutes les parties » afin d’appeler à la retenue et éviter une escalade.
Concernant le renouvellement du mandat de la MONUSCO, l’ambassadeur américain a indiqué que les États-Unis veilleraient à ce que la mission dispose de « capacités suffisantes » pour appuyer les processus de Doha et de Washington, tout en rappelant que « les parties sont responsables de la réussite de la mise en œuvre ». Il a également appelé à éviter toute « rhétorique hostile aux Tutsis ».