La situation reste extrêmement tendue ce samedi dans la ville de Baraka, troisième agglomération du Sud-Kivu (environ 300 000 habitants), située dans le territoire de Fizi, où un climat de psychose s’est installé après une nuit marquée par des pillages et de nouvelles violences.
Selon plusieurs sources locales contactées par ACTUALITE.CD, les troubles ont touché principalement la commune de Baraka-centre (notamment les quartiers Madjengo II, Malala et Macampagne) ainsi que la commune de Katanga. Au moins trente maisons ont été pillées dans la nuit de vendredi à samedi et quatre jeunes filles y ont été violées. Dans la matinée, vers 10h locales, des échanges de tirs ont éclaté dans la commune de Katanga : un militaire a été tué par des éléments Wazalendo et un civil a été blessé.
Des unités des FARDC et des factions Wazalendo sont visibles dans la ville. Sous la menace d’éventuels débordements, la population vit dans la peur : écoles fermées depuis trois jours, marché paralysé, commerces et boutiques clos par crainte de nouveaux pillages. Plusieurs habitants se sont dirigés vers le port de Baraka, cherchant à rejoindre le Burundi ou la Tanzanie.
Dans la région, les FARDC et des groupes Wazalendo ont établi une position à Makobola, à environ 80 km de Baraka. C’est là que serait installé le chef Wazalendo William Yakutumba, selon les premières informations recueillies par ACTUALITE.CD. Cette localité constitue désormais un verrou : si les rebelles de l’AFC/M23, déjà présents à Uvira, devaient progresser vers Baraka, ils devraient d’abord franchir cette position.
Sur le plan administratif, la mairie de Baraka est assurée depuis septembre par Marie Mukandja, maire intérimaire. À Fizi-centre, l’administrateur du territoire et ses deux adjoints sont également présents.