La Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) appelle la Commission électorale nationale indépendante (CENI) à collaborer avec les instances attitrées, dont elle, pour inventorier spécialement tous les cas de violation des droits de l’homme et des droits communs perpétrés pendant le processus électoral en République démocratique du Congo (RDC).
Dans ce communiqué rendu public ce mardi, la CNDH estime que cette démarche permettra de déférer les responsables de ces actes devant la justice, pour qu’ils en répondent.
« La CENI se doit de faire en sorte que la commission d’enquête qui a été mise en place puisse collaborer avec les services attitrés afin de déférer devant les instances judiciaires toutes les personnes impliquées, de près ou de loin, dans des infractions des droits communs et violations des droits de l’Homme », peut-on lire dans ce communiqué.
Sur le plan sécuritaire, la CNDH recommande au gouvernement « de prendre des mesures qui s’imposent en vue d’assurer la sécurité de toute la population, y compris les acteurs politiques de toutes les tendances confondues, sur toute l’étendue du territoire national », précise le document.
Cette structure de défense des droits de l’homme réitère son appel à la population « de ne pas répondre à tout appel de participation dans des mouvements des masses qui peuvent mettre en danger la vie humaine et la paix sociale sur toute l’étendue du territoire national », conclut le communiqué.
La CENI avait annoncé avoir mis en place une commission pour statuer sur d’innombrables irrégularités signalées lors des élections générales du 20 décembre dernier. A en croire Dénis Kadima, président de la centrale électorale, même les candidats qui s’y trouveront seront sanctionnés.
A titre d’exemple, les observateurs de la Mission d’observation électorale Regard Citoyen, ont noté dans leurs rapports préliminaires, que pendant la campagne électorale, dans 15% des événements observés les discours des candidats s’apparentait à l’incitation à la haine et à l’intolérance.
Ce qui a eu pour conséquences, la violence sous toutes ses formes, physique et verbale, une montée des tensions entre candidats d’une part et leurs militants de l’autre, ainsi que les actes de vandalisme qui ont été pourtant perpétrés en toute impunité. Il a été enregistré des décès, notamment à Malemba Nkulu, où la communauté Katangaise s’est soulevée contre celle Luba.
Un cadre de la ligue des jeunes du parti Ensemble pour la République a été lâchement lynché à Maniema, et d’autres cas des candidats députés décédés lors de la campagne électorale ont été enregistrés.
Bruno Nsaka