Manifestation à Goma : appel pressant face à l'afflux de blessés nécessitant des transfusions sanguines 

Manifestation anti-Monusco à Goma
Manifestation anti-Monusco à Goma

La ville de Goma a été le théâtre d'événements dramatiques ce mercredi, lorsque la manifestation anti-Monusco organisée par l'organisation FNJMN/Agano La Uwezo Wa Neno/Wazalendo a viré au drame. Avec des victimes nécessitant des soins urgents, l'appel à l'approvisionnement en sang devient pressant.

Tôt dans la matinée, les forces de sécurité provinciales, anticipant les mouvements de la foule, avaient mis en place un dispositif de sécurité visant à maintenir l'ordre public. Toutefois, les heurts qui ont suivi ont rapidement dépassé leurs estimations.

Le Centre Provincial de Transfusion Sanguine du Nord-Kivu (CPTS) se trouve désormais face à une situation critique. Alors que des blessés sont transportés en nombre vers les hôpitaux CBCA de Ndosho, de Virunga, et vers le centre de santé de Majengo, le centre peine à répondre aux demandes en transfusion sanguine. Patrick Bora-uzima, médecin responsable du Centre de Transfusion Sanguine de Goma, lance un appel poignant : "Nous voulons collecter au moins 100 poches de sang aujourd'hui et 100 poches demain. Il y a urgence."

La répression de cette manifestation a suscité de vives réactions parmi les leaders locaux. Avance Saidi Balikwisha Emile, député provincial du Nord Kivu, questionne la proportionnalité de l'usage de la force et met en exergue le caractère sacré de la vie humaine. D'autres, à l'image de Jules Ngeleza, président du conseil communal de la jeunesse de Goma, rappellent l'importance de suivre les consignes des autorités dans le contexte sécuritaire actuel.

La gravité de la situation est illustrée par les chiffres : au moins 8 morts, plus de 20 blessés et 158 arrestations. Le leader du groupe, Ephraim Bisimwa, avait appelé à manifester pour une "nouvelle indépendance du Congo". Ces événements interviennent malgré l'interdiction formelle du Maire de Goma.

En réaction, le Colonel Guillaume Djike Kaiko, porte-parole militaire de la région, assure que les forces armées ont agi avec "professionnalisme" face à ce qu'il décrit comme des "agresseurs menaçant la sécurité de la République".

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Yvonne Kapinga, à Goma