Goma, la capitale du Nord-Kivu, a connu une tension palpable le matin de ce mercredi 30 août. Les rues ont résonné aux bruits des coups de feu dès les premières lueurs, prémices d'une journée mouvementée. Mais au-delà de ces événements, ce sont les organisateurs de ces manifestations qui ont attiré l'attention, mettant ainsi en exergue leurs revendications.
Au cœur de cette mobilisation, une organisation : « La Foi Naturelle Judaïque Messianique vers les Nations (FNJMN) / Agano La Uwezo Wa Neno/Wazalendo ». Cette structure, pilotée par Ephraim Bisimwa, a appelé à une vaste manifestation, revendiquant l’indépendance du Congo, de l'Afrique et exigeant le départ sans équivoque de la MONUSCO. Bisimwa, dont la spiritualité trouve ses racines dans une église de Katindo, s'est largement exprimé ces derniers jours, à travers différents canaux comme les réseaux sociaux et surtout la Radio Uwezo Wa Neno, média appartenant à son organisation et émettant depuis Goma.
Cependant, le Maire de Goma, le commissaire supérieur principal Kapend Kamand Faustin, ne l'entendait pas de cette oreille. Alerté par une correspondance de cette organisation, il a rappelé à Bisimwa l'absence de légitimité de son mouvement pour organiser une telle manifestation à Goma. En conséquence, celle-ci a été formellement interdite.
Le zèle des fidèles de l'organisation ne s'est pas pour autant estompé. Tout au long de la journée, ils ont entravé la circulation et mis un frein à l'activité économique de la ville. Se réclamant héritiers du combat de Patrice Lumumba, ils critiquent vertement la MONUSCO, l’accusant d’inertie face aux massacres qui endeuillent l’Est du pays depuis plus de deux décennies. En réponse, les forces armées ont pris position sur plusieurs axes routiers dès la veille, témoignant de la gravité de la situation.
Toujours dans la matinée, les forces de police ont donné l'assaut au quartier général des fidèles de la secte, situé dans la commune de Karisimbi, précisément au quartier Katoyi, en un lieu appelé Nyabushongo. Un policier, pris au piège au milieu de la foule, a été violemment agressé. Son arme, de type AK-47, a été subtilisée.
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Yvonne Kapinga, à Goma