Dans plusieurs quartiers à l'ouest de la ville, la tension reste palpable à Goma, alors que des détonations perturbent encore la quiétude des habitants. Un bilan encore provisoire fait état de nombreuses victimes. Les hôpitaux de la ville, notamment le CBCA Ndosho, sont à pied d'œuvre, malgré des moyens qui semblent rapidement saturés : certains blessés sont même pris en charge à même le sol.
Vers dix heures, heure locale, un incendie s'est déclaré et a touché les locaux de la Radio Uwezo Wa Neno, entraînant également dans sa lueur destructrice plusieurs habitations avoisinantes.
Cette matinée tumultueuse a également été marquée par une intervention musclée des forces de l'ordre au siège de l'organisation « La Foi Naturelle Judaïque Messianique vers les Nations (FNJMN) / Agano La Uwezo Wa Neno/Wazalendo » à Karisimbi. Dans ce contexte, un policier a été victime d'une agression brutale, son arme emportée par des assaillants.
Au cœur de ces événements, Ephraim Bisimwa, leader de cette organisation, dont l'appel à manifester en faveur de l'indépendance du Congo, de l'Afrique et exigeant le retrait de la MONUSCO a, semble-t-il, mis le feu aux poudres. M. Bisimwa, qui a récemment pris la parole via différents médias dont la radio Uwezo Wa Neno, s'est attiré les foudres de l'administration locale. En effet, le Maire de Goma, le commissaire supérieur principal Kapend Kamand Faustin, a signifié l'interdiction formelle de cette manifestation.
Cependant, malgré cette mise en garde, la ville a été le théâtre d'une agitation notable.
Le Colonel Guillaume Djike Kaiko, porte-parole de l'armée dans la région, s'est exprimé à ce sujet : « Nous avons un agresseur qui menace la sécurité de la République. Ces individus, manipulés et sous influence, sont instrumentalisés pour semer l’insécurité. Nos forces armées ont su répondre avec professionnalisme. »
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