Près de 200 ans depuis le premier cliché, la photographie n’a pas cessé de prendre de la hauteur. Partant de la chambre noire, et des phénomènes de réflexion et de réfraction lumineuses, deux phénomènes nécessaires à l'obtention d'images photographiques, à des appareils numériques ultramodernes, la photographie est de plus en plus présente et est sur une autre dimension, bien loin de ses débuts dans les années 1820.
La photographie a profité de nombreuses innovations technologiques et techniques dans les domaines de l’optique, de la chimie, de la mécanique, de l’électricité, de l’électronique et de l’informatique. L'invention de la photographie a pris en compte à la fois, la réalisation d'un dispositif optique permettant la création de l'image, et la fixation de cette image sur un support pérenne par un processus chimique sans retour. Avec l’évolution, la dimension artistique de la photographie a été reconnue.
Cependant, toute photo est-elle une œuvre d’art ?
La journée mondiale de la photo est célébrée le 19 août. A Kinshasa, des photographes ont pris l’habitude de se réunir pour discuter autour de ce qui est leur passion, leur art, leur métier. Avec l'avènement du département de photographie à l’académie des beaux-arts à Kinshasa, les questions autour de la photographie sont mises à la lumière de la science et de l’expérience. Faire une photo ou fixer des images grâce à la lumière égale forcément à faire une œuvre d’art ou pas, la question sera au centre des débats ce samedi à l’académie des beaux-arts.
« La photo nous accompagne de notre naissance jusqu’à notre mort. Quand nous sommes joyeux, on utilise la photo ; pour le baptême, c’est la photo ; le mariage, c’est toujours le photographe qui est à côté de vous », disait Constantin Kuhanuka, un des doyens de la photographie en RDC, le 19 août 2022.
Préserver, c’est garder pour notre mémoire. Dans un pays comme la RDC, pas de photos, pas d’histoire, disait pour sa part le photographe et archiviste Baudouin Bikoko. La photographie, discipline artistique la plus populaire au monde, a connu un bouleversement si pas une mutation avec l’arrivée des smartphones, fabriqués par des milliards en 2017.
« Les utilisateurs des smartphones ne sont pas des photographes. Un professionnel, même avec un téléphone, fait des photos pour les autres. Il les fait pour les montrer. Si le photographe professionnel disparaît, l’image disparaît », précisait Baudouin Bikoko.
Pendant deux jours, vendredi 18 et samedi 19 août, l’académie des beaux-arts organise des conférences, porte ouverte et exposition autour de la photographie. Les activités sont prévues entre 9h et 12h. Baudouin Bikoko, Lema Kusa et Georges Senga interviendront.
Emmanuel Kuzamba