RDC-Rwanda: "Lorsque les USA s'alignent pour rechercher la paix et bien la paix arrive" (Julien Paluku)

Julien Paluku, ministre de l'industrie

Ancien Gouverneur du Nord-Kivu (12 ans), Julien Paluku a salué la signature de l'accord de paix entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda sous la médiation des États-Unis. Intervenant au cours d'un briefing presse co animé avec l'ambassadeur de la RDC au Japon et son collègue de la Communication et Médias à Osaka au Japon, le ministre du Commerce Extérieur estime que cet accord constitue un message fort au monde entier que la RDC veut la paix pour assurer son développement économique.

“A mon sens, c'est un message qui est lancé au monde entier parce que l'image que la République Démocratique du Congo a, à l'extérieur est une image d'un pays qui ne peut attirer personne parce que tout simplement il y a des réseaux qui ont essayé de créer des moments d’absence de paix, particulièrement dans la partie Est de la RDC. Donc, par la signature de cet accord de paix, le Chef de l'État a voulu montrer qu' il ne peut plus permettre aux gens de verser le sang congolais”, a réagi samedi 28 juin 2025 Julien Paluku.

L’expert en management des conflits armés dans la région des Grands Lacs évoque également la pertinence des États-Unis en matière de négociation de paix.

“La signature de cet accord s’est passée aux États-Unis d'Amérique. Je rappelle que les USA ont piloté en 1978 les accords de camp de David pour mettre fin à la guerre entre Israël et l'Égypte et cela mit fin à des moments de tensions entre les deux pays et aujourd'hui entre Israël et l'Égypte il n'y a plus de problèmes. Pour des gens qui pensent que c'est peut-être une signature qui ne vaut pas son pesant d'or, je les renvoie à relire l'histoire avec des accords du camp David, ils vont comprendre que les États-Unis c'est une puissance, lorsqu'ils s'alignent devant un dossier pour rechercher la paix et bien la paix arrive”, a soutenu l’ancien gouverneur de la province du Nord-Kivu.

Par ailleurs, M. Paluku souligne qu’en signant cet accord avec la RDC, Kigali a montré à la face du monde que ses troupes existaient bel et bien en République Démocratique du Congo.

“La  leçon que je tire est que lorsque le Rwanda accepte de signer l'accord  de paix, c'est un aveu. Depuis tout ce temps, Kigali a nié la présence de ses troupes en RDC. Signer un accord de paix avec la RDC pour moi c'est l'aboutissement de la confirmation de l'aveu du Rwanda sur sa présence en RDC et je crois que la communauté internationale doit tirer toutes les conséquences en premier le Président Donald Trump qui tient vraiment à accompagner la RDC dans sa trajectoire qui va l'emmener vers le développement durable”.

Julien Paluku a exhorté les congolais encore “sceptiques” à faire confiance au gouvernement congolais et à ne pas s’embrouiller au sujet des termes “désengagement” et “retrait” des forces. 

Rappelons-le, les accords de Camp David ont été signés en date du 17 septembre 1978, par le président égyptien Anouar el-Sadate, et le Premier ministre israélien Menahem Begin, sous la médiation du président des États-Unis, Jimmy Carter. Ils consistent en deux accords-cadres, qui sont signés à la Maison-Blanche, après 13 jours de négociations secrètes à Camp David, considéré comme le lieu de villégiature du président des États-Unis.

Quant à l’accord Kinshasa-Kigali, après la signature au niveau ministériel, la prochaine étape sera la rencontre entre Tshisekedi et Kagame à Washington fin juillet au cours d’un sommet. L’administration Trump, qui soutient activement cette initiative, y voit un jalon important dans sa stratégie africaine. Un accord à Doha avec le M23 constituerait la prochaine étape du processus engagé.

Clément MUAMBA