La signature de l'accord de paix entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda n'est pas passée inaperçue lors de la réunion du conseil de sécurité des Nations-Unies à New-York. Prenant la parole, l'Ambassadrice Dorothy Shea, Représentante par intérim des États-Unis aux Nations-Unies estime qu'après tant d'années des conflits entre ces deux pays de la région des Grands Lacs, cet accord suscite l'espoir du retour de la paix dans l'Est de la République Démocratique du Congo.
"Au cours des trois mois qui ont suivi notre dernier briefing, nous avons été témoins d'une violence et d'une détresse extrêmes dans l'est de la RDC. Mais nous commençons à entrevoir des lueurs d'espoir et avons aujourd'hui de véritables raisons d'être optimistes. Les ministres des Affaires étrangères de la RDC et du Rwanda ont signé un accord de paix, fondé sur le respect mutuel de la souveraineté, de l’intégrité territoriale, des droits de l’homme et du droit international humanitaire, et fondé sur la perspective d’une prospérité partagée par le biais de l’intégration économique régionale", a déclaré vendredi 27 juin 2025 l'Ambassadrice Dorothy Shea, Représentante par intérim des États-Unis aux Nations-Unies.
Pour la diplomate américaine, cet accord signé par la République Démocratique du Congo et le Rwanda intègre des initiatives régionales et internationales complémentaires qui seront essentielles à sa mise en œuvre réussie sur le terrain.
"Cette avancée constitue une avancée majeure. Elle soutient les processus menés par l'Afrique et représente une étape historique vers l'instauration d'une paix durable dans l'est de la RDC et la création des conditions d'un développement économique au bénéfice des populations de la région. Tout comme les causes de ce conflit qui dure depuis trente ans sont complexes, les solutions sont complexes et multidimensionnelles. L'accord conclu aujourd'hui intègre des initiatives régionales et internationales complémentaires qui seront essentielles à sa mise en œuvre réussie. Nous remercions l'Union africaine et le Togo pour leur leadership diplomatique régional, et le Qatar pour avoir mené les négociations entre la RDC et le M23" a indiqué la diplomate américaine lors de son intervention.
Alors que l'on célèbre l'avancée diplomatique intervenue entre la RDC et le Rwanda, a-t-elle souligné, la diplomate américaine rappelle que la situation sur le terrain dans l'est de la RDC demeure extrêmement instable. De violents conflits et des crises humanitaires se poursuivent, tandis que des groupes armés continuent de semer l'instabilité dans la région et au-delà. Occasion pour elle d'insister sur la nécessité de laisser la MONUSCO faire son travail conformément à ses missions.
"Dans ce contexte difficile, la MONUSCO est restée une présence constante et constructive, qui continue d’apporter des contributions vitales à la sécurité de l’est de la RDC grâce à une expertise, une analyse et un accès sans précédent. Toute obstruction à la MONUSCO compromet directement ces contributions. Nous appelons les parties à respecter leur accord visant à soutenir, faciliter et promouvoir la capacité de la MONUSCO à s'acquitter de son mandat. Nous regrettons que, pendant près de deux mois, le M23 ait bloqué l’accès de la MONUSCO au carburant et qu’il ait continué à empêcher la MONUSCO de faire tourner ses troupes. Aujourd’hui plus que jamais, pour soutenir la mise en œuvre de l’accord de paix, la MONUSCO doit être habilitée et dotée des moyens nécessaires pour exécuter les tâches que nous, le Conseil de sécurité, lui avons confiées", a martelé la représentante des USA.
L'Ambassadrice Dorothy Shea a salué le rôle joué par le Président de son pays Donald Trump dans la matérialisation de cet accord de paix en Afrique et dans d'autres régions du monde. Elle appelle à l'implication de tous pour la mener à bien jusqu’à sa pleine mise en œuvre.
"Les États-Unis sont fiers d'avoir soutenu les parties dans la conclusion de l'accord de paix d'aujourd'hui, témoignant de la priorité que nous accordons aux processus menés par l'Afrique. Cet accord rejoint la liste croissante des accords de paix négociés par le président Trump et son administration, notamment entre l'Iran et Israël et l'Inde et le Pakistan, et nous nous réjouissons de promouvoir de futures négociations qui mettront fin à des souffrances humaines inutiles. Alors que nous reconnaissons cette étape importante vers la cohésion régionale et la stabilité durable au profit de la région des Grands Lacs, travaillons ensemble pour la mener à bien jusqu’à sa pleine mise en œuvre" a-t-elle recommandé.
Obtenu sous les auspices de l'administration Trump, cet accord comprend des dispositions sur le respect de l'intégrité territoriale et l'interdiction des hostilités ; le désengagement, le désarmement et l'intégration conditionnelle des groupes armés non étatiques ; la mise en place d'un Mécanisme conjoint de coordination de la sécurité intégrant le CONOPS du 31 octobre 2024 ; la facilitation du retour des réfugiés et des personnes déplacées à l'intérieur du pays, ainsi que l'accès humanitaire ; et un cadre d'intégration économique régionale.
Depuis l'occupation de la ville de Goma chef-lieu de la province du Nord-Kivu par la rébellion de l'AFC/M23 soutenue par le Rwanda, la MONUSCO éprouve d'énormes difficultés sur terrain. Lors du précédent rassemblement du Conseil de sécurité, la Représentante du SG de l'ONU en RDC, Bintou Keita avait dénoncé les restrictions imposées à la MONUSCO dans les zones contrôlées par la rébellion de l’AFC/M23. Bintou Keita avait évoqué notamment les barrages routiers ou l’exigence d’un préavis de 48 heures pour les convois des Nations-Unies et tant d'autres.
Clément MUAMBA