Le Comité Laïc de Coordination (CLC) propose le dialogue comme seule voie de sortie, face au contexte sécuritaire et à l’instabilité politique à l’approche des élections. Le prix Nobel de la paix 2018, Denis Mukwege avait également lancé un appel aux forces vives de la Nation pour une concertation urgente. Faut-il dialoguer à moins de 6 mois des scrutins ? Carine Kanku, femme politique et coordinatrice d’une plateforme des candidates a donné son point de vue à Actualite.cd.
« Combien de dialogues avons-nous eu dans ce pays ? Combien en aurons-nous autour des enjeux politiques ? Pourquoi n’organise-t-on pas de dialogue autour de l’amélioration de la situation socio-économique du pays ? Ou plutôt un dialogue autour de la situation d’insécurité qui prévaut dans ce pays ? Pour quelle raison nos dialogues sont-ils toujours orientés vers la politique ? Nous avons la possibilité de résoudre nos divergences dans d’autres formats que le dialogue », souligne-t-elle.
La Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) a clôturé le 23 juillet dernier, les dépôts des candidatures pour les législatives nationales. Le dernier jour, les Bureaux de Réception et de Traitement de Candidatures (BRTC) ont reçu un nombre record de dossiers. Cependant, dans les rangs de l’opposition , les absents sont l'ECiDé, le parti de Martin Fayulu et le groupement Front Commun pour le Congo (FCC) de l’ancien Chef de l’Etat Joseph Kabila. Si Martin Fayulu et son parti ont pris part à toutes les étapes qui ont précédé l’ouverture des BRTC, le FCC par contre s’est totalement écarté du processus.
« C’est du déjà-vu », réagit Mme Kanku, coordonnatrice de la Dynamique des femmes candidates de la RDC (DYNAFEC), une structure créée à l’issue des élections de 2018.
Elle renchérit en rappelant la position de l’opposition politique au cours des premières échéances électorales organisées en RDC sous le régime de Joseph Kabila, avant d’encourager les acteurs qui sont prêts à poursuivre le cours du processus. « A chaque cycle électoral, nous nous retrouvons face au même scénario. En 2006, moi-même, j’avais suivi le mot d’ordre de l’Union pour la Démocratie et le progrès social (UDPS) sous Etienne Tshisekedi, nous n’avons pas voté. C’est tout à fait normal qu’en démocratie, chaque personne soit libre d’exprimer son opinion, de s’engager ou pas (au processus électoral, ndlr). Évoluons avec ceux qui sont disponibles », a-t-elle soutenu.
RDC: face au contexte sociopolitique et sécuritaire actuel, le CLC recommande le dialogue
Prisca Lokale