Depuis l'arrivée de Nicolas Kazadi à la tête du ministère des Finances, il se constate, d'après bons nombre de comptes rendus du conseil des ministres, une amélioration des chiffres dans la mobilisation des recettes publiques. D'ailleurs, les réserves de change sont établies autour de 3 milliards USD correspondant à plus de 3 mois d'importations des biens et services.
Cette situation n'a pas laissé indifférent Serge Kadima Lwabeya, cadre du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie. Il estime que les chiffres avancés par le gouvernement ne reflète pas la réalité des choses au regard des tensions sociales constatées dans plusieurs secteurs de la vie nationale.
"Une performance s'illustre par des réalisations positives et non par des louanges creuses. Pour un gouvernement, une mobilisation accrue des recettes publiques suppose un espace budgétaire plus large et une meilleure prise en charge de ses dépenses. Il serait donc paradoxal d’avoir un espace budgétaire large et ne pas honorer certains engagements essentiels comme le financement de la Commission électorale, le paiement des émoluments des parlementaires, la rémunération des enseignants, le financement des secteurs sociaux", déplore ce lundi 28 février 2022 à ACTUALITE.CD Serge Kadima Lwabeya.
Pour cet économiste et Cadre à l'Office Congolais de Contrôle (OCC), le gouvernement de la République doit arrêter de vendre à la population des illusions alors que la population attend de lui des vraies solutions à ces problèmes quotidiens.
"Que les personnes réfléchies et sérieuses s'interrogent sur la réalité des performances vantées au plan des finances publiques par les warriors. Si Kadima dit vrai, que veut on pour 2023? Que veut on pour les représentants du peuple ? Que veut on pour l'investissement dans l'éducation ? Que veut on pour la gratuité de l'éducation et la couverture sanitaire universelle ? Pourquoi cette indifférence par rapport à la grève des enseignants ? Que les warriors arrêtent de vendre de la poussière au peuple pour son argent logé dans le compte général du trésor ! Peut on se permettre d'évaluer les promesse faîtes avec le budget de 80 milliards USD annoncé à l'hôtel Béatrice lors de la campagne ???", s'est-il interrogé.
L'amélioration des conditions des vies de la population tarde encore à se matérialiser malgré diverses promesses des autorités de la République. Il s'observe des tensions sociales dans certains secteurs de la vie nationale notamment dans le secteur de l'enseignement supérieur et universitaire où les professeurs sont en grève depuis près de deux mois. Ces enseignants réclament l'amélioration de leurs conditions de travail et salariales. Des négociations sont en cours avec le gouvernement mais jusqu'à ce jour aucune avancée en vue de la levée de la grève.
Cette inquiétude de Serge Kadima Lwabeya rejoint de fois le Chef de l'État, Félix Tshisekedi qui dans ses différentes sorties, avait invité le gouvernement de la République redoubler d'efforts pour matérialiser des actions à impact visible à l'endroit des populations.
"Je suis conscient que la situation sociale de nos compatriotes n’est pas reluisante. Beaucoup de ménages peinent à nouer les deux bouts du mois et n’ont pas accès aux services sociaux de base tels que l’eau, l’électricité, les soins de santé, les transports. Certes, au cours de l’année 2021, le Gouvernement a pris un train de mesures en faveur de la population, mais celles-ci restent insuffisantes. Je demande donc au Gouvernement d’accélérer la mise en œuvre de projets à impacts rapides et visibles. En effet, dans les secteurs de l’eau et de l’électricité et de la santé pour ne citer que ceux-là, la plupart des projets en cours souffrent d’un manque de coordination et d’une faiblesse de pilotage", disait Félix Tshisekedi dans son dernier discours sur l'état de la nation.
Clément Muamba