À l'occasion de la commémoration de l’an 3 du Genocost, génocide congolais pour des gains économiques, initiée depuis maintenant 3 ans, le Chef de l'État Félix-Antoine Tshisekedi a annoncé une campagne politique et diplomatique que va mener dans les prochains jours le gouvernement en vue d'obtenir la reconnaissance internationale du génocide congolais (Genocost).
Alors que Kinshasa a toujours considéré la demande de la communauté internationale d'ouvrir ses frontières lors du génocide Rwandais comme la cause principale de l'instabilité dans l'Est, Félix Tshisekedi rappelle à la communauté internationale son devoir moral et politique de soutenir la démarche menée par son pays la RDC de reconnaissance internationale du génocide congolais
"Le Genocost n'est pas qu'un épisode du passé, il continue de se perpétuer dans le silence et l'indifférence, il menace à chaque instant les efforts de paix que nous avons engagés avec détermination. Il met en péril l'élan historique impulsé par l'Accord de Washington conclu sous l'égide du Président Donald Trump pour mettre un terme à près de trois décennies de violence à l'est de notre pays. Cette réalité impose à tous ici comme ailleurs un sursaut de conscience. Je lance un appel solennelle à la communauté internationale, elle a le devoir morale et politique de soutenir cette démarche essentielle pour établir la vérité, rendre justice aux victimes et jeter les fondements d'une paix durable fondée sur la mémoire et la responsabilité partagée" a fait savoir le Président Félix-Antoine Tshisekedi dans son mot de circonstance en présence des membres du gouvernement, responsables de deux chambres du Parlement, diplomates accrédités en RDC et d'autres personnalités.
Par la même occasion, Félix Tshisekedi est revenu sur les différentes initiatives entreprises depuis son accession au pouvoir. Ces initiatives, a-t-il précisé dans son discours ont permis la constitution de la feuille de route Genocost 2025. Celle-ci a servi de boussole stratégique aux travaux de la Commission interinstitutionnelle d’aide aux victimes et de soutien aux réformes (CIA-VAR).
"Si le monde hésite encore à reconnaître cette tragédie pour ce qu'elle est un génocide rampant, nous n'attendrons pas que d'autres valident notre douleur, nous en sommes les premiers témoins, nous en serons les premiers artisans de justice. C'est dans cette dynamique que s'inscrivent les initiatives que j'ai personnellement impulsées à travers la feuille de route Genocost 2025. Celle-ci a servi de boussole stratégique aux travaux du Comité de pilotage de la Commission interinstitutionnelle d’aide aux victimes et de soutien aux réformes (CIA-VAR) dont les premiers jalons structurant sont désormais visibles et porteurs d'espérance" a indiqué le Chef de l'État Félix-Antoine Tshisekedi.
Et de poursuivre :
"Le 29 mars dernier, j'ai présidé la table ronde nationale sur l'appropriation collective du Genocost suivi en juillet par le forum national sur la mise en œuvre du droit à la réparation. À cette occasion, il a été lancé officiellement le programme pilote de réparation holistique conduit par le FONAREV dans les provinces du Kongo Central, Kasaï et de l'Ituri. Sous ma haute autorité un colloque a eu lieu du 29 au 31 juillet 2025 réunissant experts congolais et internationaux autour de la reconnaissance de génocide perpétré sur notre territoire. Ce moment scientifique a permis d'asseoir un consensus académique sur la qualification juridique des atrocités commises en République Démocratique du Congo".
La République démocratique du Congo commémore chaque 2 août la journée nationale du GENOCOST, le génocide congolais pour des gains économiques. Cette journée vise à rendre hommage à des dizaines des millions de congolais morts à la suite des guerres et autres conflits armés qui endeuillent le pays depuis près de trois décennies déjà et pour que ces crimes ne tombent pas dans les oubliettes.
Selon les autorités congolaises, cette journée du 2 août rappelle les souvenirs macabres des atrocités, dont le principal mobile reste l’exploitation illicite des ressources naturelles de la RDC. La date du 2 août tire son origine de l'article 28 de la loi du 26 décembre 2022 fixant les principes fondamentaux relatifs à la protection et à la réparation des victimes de violences sexuelles liées aux conflits et des victimes de crimes contre la paix et la sécurité de l'humanité.
Rappelons-le, la Commission interinstitutionnelle d’aide aux victimes et de soutien aux réformes (CIA-VAR) et le Fonds National des Réparations des Victimes des Violences Sexuelles liés aux Conflits et des Victimes des Crimes contre la paix et la sécurité de l'humanité, FONAREV en sigle ont été instituées en décembre 2022 par la loi précitée. La première a pour mission de mener des réflexions et recherches pour accompagner la mise en œuvre de la justice transitionnelle en RDC, en proposant des réformes sur le cadre institutionnel et juridique susceptibles de garantir la non-répétition des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité, ainsi que d’assurer le suivi de la mise en œuvre des programmes d’aide aux victimes et d’émettre des avis sur la question d’aide et des réparations.
Les missions du FONAREV sont nombreuses et essentielles pour répondre aux besoins des victimes des violences sexuelles et des crimes contre l’humanité en RDC. Elles comprennent : identifier les victimes, aider les victimes à avoir accès à la justice, allouer les réparations aux victimes.
Clément MUAMBA