L'Assemblée nationale a entériné, le samedi 16 octobre dernier, Denis Kadima comme candidat présent de la Commission Electorale Nationale Indépendante ( CENI). Depuis lors, les réactions fusent de partout pour demander au président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshisekedi de puiser dans la jurisprudence Ronsard Malonda et de ne pas l'installer.
La plateforme de l'opposition Lamuka promet de tout mettre en œuvre pour barrer la route à l'installation de Denis Kadima comme président de la CENI. La même déception se lit du côté d'Ensemble pour la République de Moïse Katumbi qui promet de prendre une position officielle dans les prochains jours.
Était-il important de maintenir le processus électoral bloqué et de continuer à perdre du temps, faute du consensus au sein des confessions religieuses ? Certains politiques et acteurs de la société civile ne roulent-ils pas pour le glissement ? Ils ne veulent-ils pas bloquer le processus électoral et amener le pays au dialogue qui débouchera au partage du pouvoir durant la transition qui sera leur unique solution ?
Vivement l'accélération du processus électoral
S'il est tôt de répondre à ces questions, les analystes politiques avertis pensent cependant que la polémique observée actuellement autour de l'enterinement de Denis Kadima n'a pas raison d'être. Surtout lorsque l'on réalise combien la tergiversation enregistrée dans la sous-composante confessions religieuses a fait perdre du temps au processus de désignation des animateurs de la CENI.
Ce retard ne sera pas sans conséquence sur le respect du délai légal de la convocation du corps électoral, conformément à l'article 73 de la Constitution. Cet article indique que " le scrutin pour l'élection du président de la République démocratique du Congo est convoqué par la Commission électorale nationale indépendante, quatre vingt-dix jours avant l'expiration du mandat du Président en exercice".
Dans ce cas précis, le mandat du président Félix-Antoine Tshisekedi expirera le 31 décembre 2023. Mathématiquement parlant, le corps électoral devrait donc être convoqué au plus tard le 2 octobre 2023. Donc, à ce jour, environ 710 jours seulement nous nous séparent de la date de la convocation du corps électoral. D'où l'importance de veiller à ne pas perdre le moindre temps, à moins de rouler pour le glissement.
L'intérêt supérieur du pays avant tout
Les caprices de quelques individus ne pouvant pas bloquer le fonctionnement de tout un pays, l'Assemblée nationale a, par cet acte d'enterinement du candidat proposé par six confessions religieuses sur huit, sorti la nation congolaise du blocage entretenu par les pères de l'église. La nature a horreur du vide, dit-on.
Réalisme politique oblige, devant l'impasse, il était donc important pour la chambre basse du Parlement de débloquer le processus électoral, car toute tergiversation à ce stade, qu'elle soit du côté des religieux ou de celui des politiques, fait le lit au glissement des échéances électorales.
" Des acteurs politiques et des religieux ne devraient pas continuellement prendre en otage un processus électoral et retarder la tenue des élections au grand mépris des intérêts du peuple congolais et de la démocratie congolaise qui a amorcé le processus de sa maturation. L'Assemblée nationale vient de poser un acte salutaire", a soutenu un analyste politique.
Vivement l'installation des animateurs de la CENI
Les animateurs de la centrale électorale étant entérinés par l'Assemblée nationale, il y a donc lieu, pensent les esprits éclairés, d'encourager le président de la République Félix-Antoine Tshisekedi à les installer sans tarder en vue d'accélérer la mise en œuvre des opérations pré-électorales, lesquelles devront conduire aux élections proprement dites.
D'ailleurs, le gouvernement n'attend plus que l'installation du nouveau bureau de la CENI pour mettre à sa disposition des moyens logistiques et financiers nécessaires pour commencer son travail et rattraper le temps perdu.
L'enterinement des membres de la CENI et leur installation par le président de la République constituent des étapes importantes du processus électoral. Elles donneront lieu au vote de la Loi électorale et au lancement à proprement parler des opérations electorales.
Rien de nouveau sous le soleil
Comme pour les élections passées, il n y a pas eu consensus au sein de la sous composante confessions religieuses au sujet de la désignation des animateurs de la CENI devant organiser les élections de 2023. L'eglise catholique et l'Eglise du Christ au Congo ( ECC) ont, pour des raisons qui leur sont propres, rejeté la candidature de Denis Kadima portée par les six autres confessions religieuses, soupçonnant ce dernier d'être proche du pouvoir en place.
Malgré les prolongations leur accordées par l'Assemblée nationale, les confessions religieuses n'ont pas réussi à avoir un consensus. Entre temps, c'est le pays qui perdait du temps, avec toutes les conséquences que cela implique sur les risques du glissement des échéances électorales.
C'est alors que les députés nationaux, en tant que représentants légitimes du peuple, souverain primaire, ont décidé de passer outre ces guéguerres idéologiques et partisanes au nom de l'intérêt supérieur de la nation. Avec cet enterinement, il y a donc lieu se mettre vite au travail, d'accélérer le processus afin de permettre au peuple congolais de choisir ses nouveaux dirigeants en 2023.