Kinshasa : à la rencontre de Rosie Tshiyoyo, fondatrice de l’association Mia du Congo

Une jeune femme qui mise sur l’éducation et le patriotisme pour réveiller la jeunesse congolaise, Rosie Tshiyoyo porte la conviction que l’avenir de la RDC dépend de l’action des jeunes aujourd’hui.

« Nous nous sommes posé une question : qui dirigera le Congo demain ? La réponse est évidente : la jeunesse. Mais beaucoup de jeunes ne se sentent pas responsables, manquent de patriotisme et se laissent détourner par la pauvreté ou la dépravation des mœurs », explique-t-elle. 

C’est ce constat, partagé avec un ami, qui a donné naissance à son association « Mia du Congo ».

Créer cette structure citoyenne n’a pas été chose aisée. Rosie Tshiyoyo a dû faire face au scepticisme de ses pairs. « Convaincre les jeunes de réfléchir différemment était le plus grand défi. Beaucoup se demandaient ce que le pays avait fait pour eux et rêvaient plutôt d’exil. Pourtant, je leur répétais : si nous n’agissons pas, qui le fera à notre place ? », raconte-t-elle .

Son arme principale : la résilience 

Pendant près de deux ans, elle a tenu son idée à bout de bras, avec une poignée de collaborateurs, avant de fédérer une équipe plus large. Aujourd’hui, Mia du Congo attire l’attention et inspire d’autres initiatives, preuve que le pari commence à porter ses fruits.

Au cœur du combat de Rosie Tshiyoyo, deux priorités : l’éducation et la formation professionnelle. Pour elle, pas de développement sans jeunes instruits, conscients de l’histoire de leur pays et capables de valoriser ses ressources.

Parmi les projets phares figure « Tomi tala » (Regardons-nous), une initiative en cours de conception qui vise à adapter le système éducatif congolais aux besoins réels du marché et aux potentialités locales. L’objectif : former des jeunes aptes à transformer les richesses naturelles du pays plutôt que de dépendre d’un système importé.

Pour Rosie Tshiyoyo, l’engagement des jeunes femmes est essentiel dans ce mouvement. « La jeunesse, c’est l’avenir, et les femmes en font partie intégrante. Nous devons toutes et tous agir dès aujourd’hui », affirme-t-elle.

À travers son parcours, elle veut servir de modèle à d’autres jeunes Congolaises : prouver que, malgré les obstacles, il est possible de porter une vision, de rassembler et de construire des solutions pour le pays.

« L’unité, la responsabilité et le patriotisme », tel est le slogan de Mia du Congo. Trois valeurs que Rosie Tshiyoyo incarne dans son combat quotidien pour une jeunesse congolaise consciente et actrice du changement.

Nancy Clémence Tshimueneka