Est de la RDC: face à la baisse du financement humanitaire, Vital Kamerhe sollicite l'implication de Maxime Prévot pour l'obtention d'une assistance humanitaire de la Belgique et de l'Union Européenne

Le site des déplacés de Lushagala
Le site des déplacés de Lushagala

Depuis le début de l'année marquée par les offensives de la rébellion  de l'AFC/M23 soutenue par le Rwanda, la situation humanitaire dans l'Est de la RDC reste critique avec une augmentation dramatique des besoins, alors que l'accès humanitaire reste entravé dans de nombreuses zones en raison de l'insécurité et de la présence de groupes armés locaux et étrangers.

En marge de la visite du Belge Maxime Patrick Robert Albert Prévot, Vice-Premier ministre, ministre des affaires Étrangères, des Affaires européennes et de la Coopération au développement en RDC, Vital Kamerhe président de l'Assemblée nationale a sollicité l'intervention de la Belgique et de l'Union européenne en vue d'apporter plus d'assistance aux populations touchées par les conflits.

"Je suis très heureux de vous dire que celui qui à eu l'idée des corridors humanitaires pour que ces populations non seulement de Walungu, Kabare, Bukavu, il y a le Nord-Kivu aussi, il y a l'Ituri pour que toutes ces populations démunies, déplacées et qui souffrent, qui n'ont pas accès aux services sociaux de base puissent en bénéficier. Pour cela, nous comptons sur la diplomatie agissante du VPM Maxime Prévot pour plaider auprès de l'Union Européenne et du gouvernement Belge pour qu'une aide humanitaire consistante soit envisagée pour ces populations qui souffrent plus que d'autres populations ou il y a la guerre à travers le monde et qui reçoivent des cargo, des paquebots et des avions et même parachutes des nourritures et des habits, et les médicaments", a plaidé Vital Kamerhe lors de la conférence de presse conjointe avec le diplomate Belge.  

Lancé en février dernier par le gouvernement et la communauté humanitaire, le plan de réponse humanitaire 2025 pour la République Démocratique du Congo (RDC) est chiffré à 2,54 milliards de dollars américains. Cette enveloppe cruciale vise à fournir une aide vitale à 11 millions de personnes dont 7,8 millions de déplacés internes, l’un des niveaux les plus élevés au monde parmi les 21,2 millions de Congolais affectés par des crises multiples : conflits armés, catastrophes naturelles et épidémies. Intervenant vendredi 27 juin 2025 au Conseil de Sécurité, Bintou Keita, cheffe de la MONUSCO a révélé qu'à ce jour seulement 11% de ce montant a été mobilisé. 

Le lancement du Plan de réponse aux besoins humanitaires pour la RDC (2025) intervenait dans un contexte particulier de polycrise multidimensionnelle d’une ampleur inédite, qui combine trois éléments déstabilisateurs majeurs : d’une part une spirale de violence qui s’étend de l’Ituri au Tanganyika ; d’autre part la présence d’une autorité de facto dans des zones clés du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, deux provinces où les besoins humanitaires sont très importants ; et enfin une crise majeure du financement de la réponse humanitaire.

Cette interpellation de Vital Kamerhe intervient dans un contexte marqué par la réduction drastique du plan de l'ONU d’aide humanitaire mondiale pour l’année 2025, en raison des « coupes budgétaires les plus importantes jamais opérées ». Le nouveau plan de 29 milliards de dollars pour 2025, contre les 44 milliards demandés à l’origine, doit « hyper-prioriser » l’aide pour 114 millions de personnes, selon un communiqué du Bureau de coordination de l’aide humanitaire de l’ONU (OCHA) rendu public lundi 16 juin 2025.

Cette baisse considérable de l’aide intervient alors que les conflits dans le monde se multiplient, certaines zones étant particulièrement vulnérables, à l’instar du Soudan, de la République démocratique du Congo, du Myanmar ou de Gaza, qui est confrontée à un risque « critique » de famine, selon un rapport paru en mai dernier.

Clément MUAMBA