RDC-5e édition du Forum sur l'Énergie : les acteurs étatiques publics et privés réfléchissent pour l'amélioration de la desserte en électricité

Forum sur l'énergie
5ème édition du Forum sur l'énergie en RDC. Ph. Droits tiers.

Le ministre des Ressources Hydrauliques et de l’Électricité, Olivier Mwenze Mukaleng, a procédé, vendredi 17 septembre, au lancement de la 5ème édition de la conférence sur l'énergie organisée par DRC NRJ et la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) à Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga. 

Dans son discours, Olivier Mwenze Mukaleng a fait savoir que ce forum présente une double opportunité à son ministère, celle d’être un lieu d’échange entre les acteurs étatiques et privés du secteur de l’énergie, et celle d’offrir une vitrine de ce qui se fait dans le secteur de l’énergie en République Démocratique du Congo.

"La libéralisation du secteur de l’électricité constitue l’un des grands principes consacrés par la loi n° 14/011 du 17 juin 2014 relative au secteur de l’électricité. Sept ans après la promulgation de cette loi, il sied de constater que plusieurs objectifs assignés par le législateur n’ont pas encore été atteints, notamment l’amélioration du taux de desserte en électricité ; la transformation du potentiel de 100 000 Mw en hydroélectricité dont dispose la RDC de même que l’exploitation des autres sources d’énergie n’est pas encore une réalité", a-t-il souligné.

De ce fait, le ministre Olivier Mwenze Mukaleng a lancé l'appel à tous les acteurs potentiels à contribuer à la concrétisation de cet objectif majeur du gouvernement.

"J'en appelle à tous les acteurs du secteur, acteurs étatiques, publics ou privés à contribuer par leurs efforts financiers et techniques à l’atteinte de cet objectif. A cet effet, je consacre une attention particulière sur le travail de l’Agence Nationale de l’électrification et des Services Énergétiques en milieux Rural et périurbain (ANSER), dont l’opérationnalisation est en cours d’achèvement, et sur qui, à travers le « Fonds Mwinda », le Gouvernement fonde les espoirs d’une électrification efficiente et rationnelle des milieux qui jadis étaient délaissés", a ajouté Olivier Mwenze Mukaleng.

Par ailleurs, Albert Yuma, Président de la FEC, a alerté sur les potentielles pertes dont la RDC ferait face au cas de manque d'amélioration de la desserte d'électricité dans le secteur minier. 

"Cette analyse est basée sur les indisponibilités d’énergie dans le secteur minier durant le trois derniers mois, juin, juillet et août 2021, qui ont été caractérisées par une altération de l’offre énergétique moyennes inférieure de 25% par mois, soit dans le secteur 180 heures de coupure sur 720 heures du mois. Avec un besoin de 1 300 MW correspondant à 748 000 MW par mois. Les indisponibilités par mois ont représenté 185 000 MWh de manque, soit 325 MW non disponibilisées. Sachant que 1MW génère 4,7 millions de dollars par an, si la tendance actuelle demeurait la même pendant une année, la RDC perdrait 1,5 milliards de dollars par an, dans une analyse purement statique. C’est donc un manque à gagner, une perte, à laquelle le pays devrait échapper", a déclaré Albert Yuma.

En sa qualité de président de la FEC, Albert Yuma souhaite  des améliorations dans les secteurs suivants :

- L'amélioration du fonctionnement de l’Autorité de régulation du secteur de l’électricité (ARE) et de l’Agence nationale des services énergétiques dans les milieux rural et péri-urbain (ANSER) grâce notamment à une meilleure représentations dans les provinces à fort développement des projets énergétiques. Cela permettrait, à l'en croire, à un meilleur suivi et un meilleur traitement des 
dossiers ;

- L'accélération dans la délivrance des documents administratifs et des autorisations aux opérateurs économiques, car il est difficilement concevable que des investisseurs qui viennent prendre des risques souffrent de temps de traitement de leur dossier sans commune mesure avec le temps nécessaire à la décision administrative ;

- L'adoption d’une grille tarifaire concertée avec les opérateurs du secteur et une meilleure coopération d’affaires entre les sociétés locales œuvrant dans le secteur de l’énergie et les sociétés minières établies en RDC pour conclure des contrats d’achat d’électricité. 

En outre, Éric Monga, Président du comité d'organisation est revenu sur les différents acquis des précédentes éditions. L'objectif, dit-il, est d'améliorer le taux d'électricité en RDC

"Nous joignons aux efforts de l'État afin qu'on améliore notre desserte en énergie tant du côté public que du côté privé. Toutes les années, nous devons nous mettre ensemble pour réfléchir, voir les voies et moyens pour arriver à notre but. Nous avons réalisés deux avancées légales au niveau réglementaire ANSER et ARE. Nous disposons maintenant des régulateurs et le développement de la population se remarque", a expliqué Éric Monga.

Et de poursuivre :

"La plupart des entreprises minières ont besoin de l'électricité, elles peuvent voir maintenant où est-ce-que les gens en sont et venir soutenir ces personnes là pour aller de l'avant. Les entreprises doivent avoir la lisibilité de l'avenir de l'énergie car celle-ci contribue fortement au social et au budget de l'État".

D'après le programme, ces assises vont se clôturer ce samedi 18 septembre 2021. Selon les panels programmés : le premier étant essentiellement institutionnel est axé sur les modèles, planification, progrès et réalisations dans le secteur énergétique. Le second panel axé sur la présentation des entreprises qui sont dans la production d’énergie. C’est le cas de MES, Ivanhoé, FORTESCUE, GEA Solar, et Tembo Power. Le programme prévoit aussi la visite de quelques sites notamment à la centrale hydroélectrique de Mwadingusha, STL, Gécamines, SNEL-Likasi: Lignes et les Sous-Stations de Panda; Lupoto, Mine Kipushi.

Clément MUAMBA