RDC-loi sur la CENI : lorsque les réformes n'apportent aucun changement, elles ne servent à rien, l'ECC dénonce un coup d'Etat contre la République

Le bâtiment de la CENI/Ph droits tiers

L’Eglise du Christ au Congo (ECC) a réagi ce lundi 7 juin à la suite de l’adoption à l’Assemblée nationale, de la proposition de loi portant fonctionnement et organisation de la Commission nationale électorale indépendante (CENI). Le porte-parole de l’ECC, le Révérend Eric Nsenga a qualifié de “coup d’Etat contre la République” l’adoption de cette proposition. Pasteur Nsenga indique qu'elle n’apporte pas de réformes telles que souhaitées. 

"Nous avons suivi avec attention le déroulé du débat tant au niveau de la commission PAJ qu' au niveau de la plénière ce qui a été adopté jusque-là comme proposition à soumettre à la seconde lecture au Sénat. Lorsque les réformes n'apportent aucun changement, elles ne servent à rien. C'est un coup dur, c'est un coup contre la République Démocratique du Congo. Nous devons arriver à transcender nos divergences et à situer les valeurs communes qui constituent notre raison de vivre ensemble, il s'agit ici d'un coup d'État à la République”, a dit à ACTUALITE.CD le porte-parole de l’ECC. 

Ce processus était déjà dénoncé par les organisations de la société civile engagées dans le plaidoyer pour les réformes électorales avant la tenue des élections attendues en 2023.

Félix Tshisekedi fait exactement comme Joseph Kabila 

“Sous le régime de Joseph Kabila qu'on accusait de tous les maux, nous avons toléré certaines choses, mais on est curieux de voir pareilles choses sous le régime de Félix Tshisekedi qui prône le peuple d'abord, l'Union sacrée qui est composée de ses amis pour lesquels nous avons lutté. L'auteur même de la proposition, l'actuel ministre des affaires étrangères sait des discussions que nous avons eues à l'époque lorsqu'il élaborait cette proposition”, a ajouté le Révérend Eric Nsenga. 

Ce responsable religieux dénonce également des modifications apportées à la proposition de loi qui a perdu toutes les innovations liées aux réformes. À titre illustratif, dans son texte initial, le député national Christophe Lutundula, devenu membre du gouvernement central, avait préconisé la suppression de l’assemblée plénière de la CENI qui selon lui, n’a aucun pouvoir effectif. Il avait proposé la création d’une commission permanente d’évaluation et de contrôle (COPEC) chargée du suivi du processus électoral, de l’évaluation et du contrôle de la conformité aussi bien des actes des membres du bureau de la CENI que des activités de celle-ci. 

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La Commission PAJ de l'Assemblée nationale a rejeté la proposition  d'instituer la COPEC estimant que l’ajout des organes risquerait d'alourdir la machine électorale. C'est l'assemblée plénière de 15 membres qui exercera le contrôle interne de la commission électorale nationale indépendante. Dans cette plénière, le quota de la société civile passe de 3 à 5 membres. "Ils sont en train de nous distraire pour dire, on a augmenté le quota de la société civile de 3 à 5", dénonce le pasteur Eric Nsenga.

Après son adoption par l'Assemblée nationale, la proposition de loi a été envoyée au Sénat pour seconde lecture. Avant sa promulgation, elle devra être envoyée à la Cour constitutionnelle qui va juger sa conformité à la Constitution. 

Clément Muamba