“Au lieu de déchirer le pays, allons encore autour d'une table” - Justin Bitakwira

Pour le ministre du Développement rural, Justin Bitakwira, le dialogue doit rester permanent dans le contexte politique actuel en RDC. Dans une interview accordée ce lundi 13 novembre 2017 à ACTUALITE.CD, Justin Bitakwira estime qu’un nouveau dialogue est nécessaire pour des élections apaisées, conformément au calendrier électoral.

<b>Comment éviter la crise à l'approche de la fin de l'année 2017 ? Comment entrevoyez-vous les choses?</b><b>
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</b>Je suis en train de développer ces derniers temps la théorie du berger. Elle consiste à dire quand il n'y a pas consensus en brousse, que fait le berger? <b>
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</b><b>C'est-à-dire qu’il faut de nouvelles négociations ?</b><b>
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</b>Je disais que lorsqu'il n'y a pas consensus chez le berger, vous vous battez. <b>
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</b><b>Donc, il faut une confrontation ?</b><b>
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</b>Mais s'il n'y a pas consensus, l'unique solution qui peut trancher le problème, c'est  l'affrontement<b>. </b><b>
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</b><b>C'est-à-dire que vous proposez de nouvelles négociations. Au cas contraire, c’est la bataille ? </b><b>
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</b>Non. Moi, je recours toujours au consensus, c'est-à-dire le dialogue reste toujours permanent. Même le président l'a dit, le dialogue reste permanent pour qu'effectivement dans le consensus, on puisse trouver une issue. Si les gens ne trouvent pas de consensus, la seule solution, c'est la théorie du berger. Donc vous vous battez et celui qui aura gagné, ce sera lui le patron.<b>
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</b><b>S’il devrait avoir consensus, ça serait dans quel cadre, à quel moment ?</b><b>
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</b>Non, le cadre est indiqué. Il y a d'abord la Cenco, qui a tapé à côté en tombant dans les caprices des politiciens. Ceux-ci ont emporté aussi la Cenco dans des sentiments. Alors que si la Cenco, par rapport à la mission lui confiée par le président de la République, devrait réfléchir dans la vérification des faits. <b>
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<b>Dans quel cadre pensez-vous que ce consensus sera possible ?</b><b>
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</b>Je crois que, notre malheur, c’est qu'une partie de l'opposition est dans le business. De business qui dit qu'avant chaque manifestation, il faut qu'on leur envoie de l'argent venant de l'extérieur. Venant des gens qui ont amassé des millions d'argent. Ils pensent qu'en mettant la pression chaque fois qu'il y a manifestation, il faut d'abord qu'on leur envoie l'argent. Le cas de Lucha, Filimbi, Asadho, Acaj, ils sont poussés par l'argent. Ils ne sont plus emportés par le sens de la responsabilité.
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</b><b>Comment éviter alors aujourd'hui la crise ?</b><b>
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</b>Je continue de dire qu'il faut un dialogue permanent. Nous devons discuter.<b>
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</b><b>Quand est-ce qu’il faut reprendre les discussions ?</b><b>
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</b>Si on doit continuer à discuter, pour moi, il faut que ça soit après le 31 décembre 2017. Certains prennent cette date comme date fatidique. <b>
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</b><b>Et pourquoi pas avant le 31 décembre 2017 ?</b><b>
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</b>Après le 31 décembre parce qu'avant le 31 décembre, on croira que ceux qui sont en train de préparer l'apocalypse en ont la possibilité. Et qu'ils ont le monopole de la violence, à casser. Et, pourtant, vous aviez assisté au 19 décembre 2016. Quand le rassemblement se mit à casser tous les sièges de la majorité présidentielle. Dès qu'on a touché à l'UDPS, qui a ouvert la bouche ? Il y a eu des morts du côté du siège de  l'UDPS, chose que j'ai toujours regrettée.
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</b><b>Quel sera l'objet de ce consensus ?</b><b>
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</b>Je crois que pour qu'on aboutisse à des élections apaisées, il faudrait que tout le monde ait la même réflexion et le même sens de responsabilité. Au lieu de déchirer le pays, allons encore autour d'une table. Il faut un autre dialogue.

<strong>Stanys Bujakera</strong>