Dans une tribune envoyée ce lundi 28 août 2017 à ACTUALITE.CD, le député UNC Jean Baudouin Mayo Mambeke exprime des inquiétudes sur la situation de l’État de droit en RDC. Le président inter-fédéral du parti de Vital Kamerhe dans la ville de kinshasa revenant notamment sur l’élection des gouverneurs, le samedi 26 août dernier, dénonce le recul de l’État de droit face à la force.
<strong>Tribune</strong>
<em>La RDC ou un État de non-droit. Les élections des gouverneurs des provinces ont fini de donner la preuve que la RDC est devenue un État de non-droit où la force l'emporte sur le droit, où la volonté de l’homme fort devient la loi.</em>
<em>Comment expliquer les élections des gouverneurs dans les provinces où ceux qui sont en place, n'ont pas formellement démissionné, en dépit des arrêts de la Cour constitutionnelle, les réhabilitations, tel est le cas du Haut-Katanga et de la Tshuapa ? Les arrêts de la Cour constitutionnelle sont ignorés et foulés aux pieds. Il suffit que l'homme fort le désire ! Comment expliquer en outre que certains gouverneurs en poste aient été forcés de démissionner afin de permettre leur remplacement par d'autres ayant la bénédiction de l'homme fort ? Tels sont les cas notamment du Kasaï Central et du Kwilu. Le droit (la démission volontaire) a été supplanté par la force. De jure, il va y avoir deux gouverneurs à la tête de certaines provinces, mais la force va certainement éclipser le droit pour rendre l'effectivité du pouvoir aux protégés de l'homme fort.</em>
<em>Malgré son imperium qu'elle utilise abusivement, la majorité au pouvoir a pu se rendre compte de ses limites et du désaveu de ses propres membres au sein des Assemblées provinciales qu'elle contrôle pourtant. Cela s'est vérifié notamment dans le Kwilu, la Tshopo et le Sud-Ubangi où ses candidats ont mordu la poussière malgré l'importance des moyens mis en œuvre. Elle a perdu des postes qu'elle avait, faute de stratégies bien pensées et fondées sur la gloutonnerie insatiable du pouvoir pour des fins obscures. La Cour conditionnelle paie le prix de ses accointances répétées avec le pouvoir en place qui a fini par l'édulcorer alors que l'article 168 de la Constitution dispose : " Les arrêts de la Cour constitutionnelle ne sont susceptibles d'aucun recours et sont immédiatement exécutoires".</em>
<em>La Cour est donc déculottée et a perdu de sa superbe, de son prestige. Ses membres, pour peu qu'il reste encore un bain de dignité, devaient démissionner. Mais, hélas, un tel comportement est rarement possible dans un État où la force a primauté sur le droit. Il reste seulement au peuple de récupérer sa souveraineté pour rétablir la primauté du droit sur la force. Comme c’est le cas dans toutes les sociétés démocratiques sinon c’est la perdition de l’État de droit en RDC.</em>
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