Espace Kasaï : Les violences pourraient retarder les élections, selon le ministre angolais des Relations extérieures

Georges Chikoti, ministre angolais des Relations extérieures, craint pour la tenue de la présidentielle en RDC si la question des violences au Kasaï perdure. Il l’a dit dans une interview accordée ce lundi 29 mai 2017  à la Radio France Internationale (RFI).

«<em>J’ai l’impression que si cette question dure, certainement qu’il n’y aura pas les conditions pour réaliser la présidentielle</em> », a-t-il lâché estimant que la présidentielle en RDC pourrait avoir lieu en 2018.

«<em> Je pense qu’il faut qu’on se réfère à la Commission nationale électorale. Mais je doute très fort de pouvoir faire les choses à temps. Mais comme il était fixé de le faire soit cette année soit l’année prochaine, peut-être qu’ils le feront l’année prochaine ».</em>

Au sujet des déplacés congolais au pays de Dos Santos, le ministre angolais des Relations extérieures a estimé qu’ils pourraient s’élever à une trentaine de milliers de réfugiés.

<i>«Je suis allé là-bas la semaine dernière. Donc, on était déjà aux environs d’une trentaine de milliers de réfugiés, qui viennent particulièrement de la province du Kasaï et du Kasaï Central. Ils nous disent qu’il y a beaucoup d’agressions. Et si on regarde effectivement les blessures, c’est quand même assez grave parce qu’il y a des amputations à la machette. Il y a des gens qui ont des blessures par balle, des machettes dans la tête (...) C’est vraiment assez grave. Il y a des femmes violées, naturellement. C’est quelque chose qu’on n’a jamais vu de ce côté-là, donc ça nous inquiète beaucoup et le nombre augmente</i> », a-t-il regretté.

D’après Georges Chicoti, des civils, militaires et miliciens figurent parmi ces milliers de déplacés. La situation sécuritaire délétère dans l’espace Kasaï a conduit plusieurs personnes à se réfugier vers l’Angola voisin, plus précisément dans province de Lunda Norte. D’après l’ONU, la  RDC est le pays africain le plus affecté par les déplacements internes et forcés avec 3,7 millions de personnes déplacées.

<strong>Franck Ngonga</strong>