Le vice-premier ministre chargé du plan et de la coordination à l’aide au développement, Guylain Nyembo, prend part à la 4ème conférence internationale sur le financement du développement, où il a plaidé pour « la rémunération juste » de la République Démocratique du Congo pour ses services écosystémique qu’elle rend au monde, grâce notamment à ses forêts du bassin du Congo qui représentent plus de 60% deuxième réservoir du carbone au monde après l’Amazonie.
« Ces écosystèmes ne sont pas seulement un patrimoine mondial, mais des biens communs de l’humanité. Ils doivent faire l’objet d’une rémunération juste pour les services écosystémiques qu’ils rendent à la planète », a-t-il exigé, insistant sur une reconnaissance des crédits carbones générés par ces forêts sur le marché international.
Dans la foulée, ce membre du gouvernement Suminwa, fait entendre la voix de la RDC qui souhaite un nouvel ordre mondial plus équitable où la voix du continent africain ne serait pas inaudible lors de la prise « des décisions stratégiques globales ». Face au dérèglement climatique, pandémies, conflits et instabilité économique, Guylain Nyembo a mis l’accent sur la nécessité urgente de revitaliser les mécanismes de coopération au développement qui s'appuient sur la transparence, l’équité et la responsabilité mutuelle.
Le VPM du plan a par ailleurs dénoncé les conditions difficiles imposées aux investisseurs par certains bailleurs de fonds, à la base du freinage de l’implémentation des politiques de développement alignées sur les priorités locales.
« La République Démocratique du Congo plaide pour une représentation plus équitable des États au sein des institutions de Bretton Woods ; des instruments de financement plus flexibles, moins conditionnés à des politiques d’austérité susceptibles de conduire à des troubles sociaux ; une coordination renforcée entre bailleurs et une affectation judicieuse des financements vers les besoins réels définis par les pays eux-mêmes, pour éviter la fragmentation des appuis et leur utilisation pour des projets non structurants…La RDC soutient également une fiscalité mondiale plus juste », a-t-il déclaré, plaidant pour une transparence accrue des juridictions fiscales et pour une taxation adaptée des multinationales dont les activités nuisent à l’environnement et à la santé publique.
Ces Conférences Internationales sur le Financement du Développement constituent le seul forum où les dirigeants de tous les gouvernements, ainsi que les organisations internationales et régionales, les institutions financières et commerciales, les entreprises, la société civile et le système des Nations Unies, se réunissent au plus haut niveau, et renforce ainsi la coopération internationale. Pour cette quatrième édition qui se tient du 30 juin au 3 juillet 2025 en Espagne, elle représente une opportunité majeure pour accélérer la mise en œuvre de l’Agenda 2030 et promouvoir la réforme de l’architecture financière internationale.
Samyr LUKOMBO