La nouvelle vision managériale du FPI présentée à la FEC

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Le Fonds de Promotion Industrielle (FPI) n’est pas une banque de financement des politiciens, mais un véritable instrument au service de l’essor des PMI-PME. Tel est le credo que le directeur général du FPI, Patrice Kitebi Kibol Mvul, a partagé, ce vendredi 21 avril 2017, aux opérateurs économiques au cours d’une matinée d’échanges avec le patronat congolais en son siège national à Kinshasa. Objectif de cette session : discuter des voies et moyens pour permettre l’émergence d’un partenariat gagnant-gagnant entre son institution et la FEC.

Accompagné de son adjoint, Boniface Kasembe et des experts-maison, il a brossé la nouvelle vision managériale de cette institution publique qui a pour vocation première le financement de l’activité industrielle du pays.

Les entrepreneurs ont ainsi appris que le FPI est d’abord une création des entrepreneurs au regard de son mode de financement à travers la Taxe de Promotion Industrielle (TPI) qui est prélevée sur les produits importés et sur ceux venant de la production nationale.

Patrice Kitebi a ensuite passé en revue quelques écueils qui plombaient jusqu’à l’avènement de la nouvelle direction, un fonctionnement optimal du FPI. Il s’agit, entre autres, d’une baisse sensible des ressources provenant de la TPI, de l’ordre de 22% fin exercice 2016 ; d’un niveau élevé du taux des impayés avoisinant les 58 % soit environ 151 millions usd ; d’un faible taux de satisfaction de la demande de financement de 35% ; des charges d’exploitation très élevées ; et des processus de décaissements des financements par tranches, qui pouvaient s’échelonner parfois sur une période de un à deux ans.

Face à un tel tableau sombre, la Direction générale a amorcé tout un train de réformes à travers une nouvelle feuille de route mettant l’accent sur de nouvelles méthodes de gouvernance, notamment en matière de financement des projets. Désormais chaque lundi de la semaine, une réunion du comité de direction présidée par le directeur général examine de manière minutieuse la situation générale de l’entreprise et de sa trésorerie.

Par ailleurs, toutes les agences du FPI à travers le pays ont reçu une lettre de mission détaillée sur la marche à suivre pour optimiser les ressources du Fonds, et une gestion sur base caisse a été instaurée, tandis que de gros efforts sont en cours pour ramener les charges d’exploitation de l’entreprise à des niveaux compatibles avec la mission du FPI.

Toujours dans le cadre de l’amélioration de la bonne gouvernance en interne, une cellule interne de passation de marchés a été mise en place au sein du FPI.

Une nouvelle vision :

Lors de sa tournée d’inspection à travers le pays après son accession à la tête du FPI, la nouvelle direction avait fait un constat amer face au très faible impact des projets jadis financés par cet établissement public. Ce constat a poussé les nouveaux dirigeants du FPI à renforcer le dispositif d’évaluation des projets pour en faire des projets réellement intégrateurs dans leurs milieux respectifs. Le même constat amène aujourd’hui un souci urgent pour la direction générale de disposer d’un bon portefeuille de projets, de manière à rencontrer les bailleurs de fonds et les demandeurs nationaux des crédits.

En effet, alors que la taxe TPI a subi au fil des années une forte érosion du fait de l’accumulation des impayés, la nouvelle direction a décidé de lever des fonds importants au bénéfice des opérateurs économiques nationaux. Mais cette volonté passe par un assainissement drastique du portefeuille du FPI, plombé aujourd’hui par des actifs toxiques.

Pour le DG Pascal Kitebi, cette démarche pourrait passer par un système de mise en gage d’une partie de la taxe TPI auprès des bailleurs internationaux en vue d’obtenir des financements à un taux favorable et sur une longue durée. Pour augmenter l’impact des projets dans leur milieu d’implantation, le FPI envisage de tenir désormais compte des chaînes de valeurs en amont et en aval du projet principal.

Face à une inquiétude exprimée par l’administrateur-délégué de la FEC sur le taux d’intérêt jugé élevé, le DG Kitebi a indiqué que le taux pratiqué par son institution est de loin plus bas que celui en cours dans le système bancaire. Il a par ailleurs annoncé que désormais son institution a décidé de recourir à un taux variable en tenant compte de la situation économique du moment, ajoutant au passage qu’en terme réel, le taux pratiqué par le FPI était négatif en monnaie nationale, ce qui pourrait entrainer à terme, une décapitalisation de l’entreprise. Le FPI veut aller vers un taux variable indexée sur le taux directeur de la Banque Centrale du Congo, a-t-il précisé.

Le DG Patrice Kitebi s’est par ailleurs engagé à ne plus fragmenter les financements comme par le passé, pour permettre aux bénéficiaires de réaliser leurs projets selon un calendrier précis et d’éviter les aléas d’une possible détérioration de la conjoncture économique susceptible de compromettre la réalisation de leur projet.

A cet effet, il a annoncé que désormais, aucun décaissement ne pourra dépasser le délai de six mois. Il a en outre proclamé sa détermination à lutter contre le détournement de l’objectif des financements et de mener une lutte sans merci contre les rétro-commissions qui ont longtemps terni l’image du FPI. Notre ambition est de développer des mécanismes innovants pour que les opérateurs économiques s’épanouissent dans leurs projets, et pour ce faire, nous sommes déterminés à atteindre l’objectif de recouvrement d’au moins 80% de nos prêts, a-t-il dit en substance.

Si la RDC aspire à l’émergence, a-t-il ajouté, cela passe nécessairement par l’essor industriel et la transformation de nos produits primaires, avant de préciser à l’attention des opérateurs économiques que contrairement à la thèse répandue, la taxe TPI, est payée par le consommateur congolais et non prélevée sur la marge brute des entreprises, les opérateurs économiques n’en étant que les collecteurs.

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