RDC: Plaidoyer pour de l’ONG Toile d’Araignée pour prioriser le secteur agricole pour l'autosuffisance alimentaire

Photo d'illustration
Jérôme Sekana Pene-Papa, Coordonnateur du Réseau Toile d'araignée

L’ONG Toile d'araignée, un réseau des journalistes économiques, tire la sonnette d'alarme sur l'inertie du Gouvernement sur secteur agricole en République démocratique du Congo (RDC). Dans une note de plaidoyer présentée ce samedi à la presse,  cette structure indépendante interpelle les décideurs pour investir dans le secteur agricole afin de conquérir d'abord “ l'indépendance du ventre” qui passe avant toute autre type d'indépendance. 

Cet appel est motivé par le fait qu'en RDC seulement 388 entreprises opèrent dans l'Agroalimentaire et l'agro-industrie dont ⅓ est concentré dans le Grand-Kivu. Des chiffres qui contrastent avec la réalité du pays qui détient plus de 100 millions d'hectares de terres arables. Malgré leur petit nombre par rapport aux investissements dans le secteur minier, ces entreprises ont remplacé l'État dans les zones rurales en fournissant, au-delà du salaire, la gratuité de l'éducation et l'accès gratuit aux soins de santé pour les communautés locales. 

Malheureusement, constate Jérôme Sekana Pene Papa, Coordonnateur National de Toile d'araignée, les opérateurs dans le secteur agricole sont confrontés à plusieurs difficultés notamment l'absence du Smag (Salaire Minimum Agricole Garantie) et le manque d'exonération. Ce qui les poussent à payer le Smig (Salaire minimum interprofessionnel garantie) et qui aura un impact considérable sur le marché de l'emploi pour des milliers de travailleurs du secteur. 

“ Cette pression financière soudaine entrainera certainement: La fermeture de quelques unités de production encore existantes, en particulier les petites. Une perte massive d'emplois ruraux et des avantages sociaux (santé, électricité, eau potable. scolarité et logement), aggravant encore plus la pauvreté et l'exode rural vers les centres urbains déjà surpcuplés, le recours à la mécanisation des opérations (récoltes, épandage et autres) qui représente plus de 60% de la main d'œuvre; L'arrêt des programmes sociaux soutenus par les agro-industriels en l'absence de marges de financement suffisantes: Une hausse considérable des importations illégales et de produits de qualité inférieure, mettant en péril la souveraineté alimentaire nationale: Un risque réel d'instabilité dans les provinces rurales, abandonnées à leur propre triste sort et an véritable suicide politique susceptible de générer des tensions sociales inattendues”, a expliqué M. Jérôme Sekana Pene Papa. 

Pour éviter toute cette crise, l'ONG Toile d'araignée recommande notamment la signature des arrêtés interministériels pour l'exécution du code agricole. Le Gouvernement doit également instaurer un dialogue permanent avec les opérateurs du secteur agricole, leur accorder un moratoire mais surtout mettre en place une nouvelle politique agricole.