RDC-M23: pour les Émirats arabes unis, l'accord cadre Kinshasa-M23 constitue une étape déterminante dans la réalisation de la réconciliation nationale

Déclaration de principe entre la RDC et le M23 à Doha
Déclaration de principe entre la RDC et le M23 à Doha

Les Émirats arabes unis (EAU) et la République démocratique du Congo (RDC) ont tenu des discussions lors de la visite de travail de Sheikh Shakhboot bin Nahyan Al Nahyan, ministre d'État. Durant son séjour à Kinshasa, capitale de la RDC, il a rencontré Félix Antoine Tshisekedi, Président de la RDC, et les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales ainsi que les développements régionaux d'intérêt commun.

Selon la déclaration conjointe rendue publique jeudi 20 novembre 2025, la RDC et les EAU ont réaffirmé la profondeur de leur partenariat de longue date, marqué par une coopération étendue et un solide bilan d'engagement entre les deux pays. Les deux parties ont noté les progrès constants accomplis ces dernières années et sont convenues de poursuivre le renforcement et l'expansion de la relation EAU-RDC.

Les deux pays ont examiné le paysage sécuritaire global sur le continent et au-delà. Ils ont échangé leurs points de vue et discuté des moyens de contribuer à l'apaisement des tensions et de soutenir les efforts visant à résoudre les conflits qui continuent d'affecter l'Afrique et le continent au sens large.

"Les Émirats arabes unis ont salué la signature du Cadre de Doha pour la paix entre le Gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et l'Alliance du fleuve Congo (M23), lequel constitue une étape déterminante dans la réalisation de la réconciliation nationale et la concrétisation des aspirations du peuple congolais en matière de sécurité, de prospérité et de paix globale"lit-on dans la déclaration conjointe

Les EAU ont salué la prise de fonction par la République démocratique du Congo de la présidence de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et ont souligné l'importance de ce mandat pour faire avancer la stabilité régionale et relever les défis pressants auxquels la région est confrontée.

Ces protocoles contenus dans l'accord cadre comprennent notamment : le rétablissement de l’autorité de l’État, les réformes et dispositifs pour une gouvernance nationale inclusive, les questions d’identité et de citoyenneté, le retour et la réinstallation des personnes déplacées et réfugiées, ainsi que la reprise économique et l’amélioration des services sociaux. L’accord global inclura un accord-cadre et huit protocoles, dont deux ont déjà été signés, tandis que six autres seront négociés dans les deux semaines suivant la signature

Les parties conviennent également de la mise en place d’une commission indépendante chargée de promouvoir la vérité, la réconciliation et la responsabilité pour les crimes, ainsi que de formuler des recommandations sur les réparations appropriées dans le cadre d’un processus de justice transitionnelle. L’organisation et le fonctionnement de cette commission respecteront la Constitution et le droit international.

Les efforts du Qatar dans ce processus ont commencé lorsque l’Émir Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani a accueilli à Doha le Président Tshisekedi et le Président Paul Kagame du Rwanda, et lorsque le Président Tshisekedi a ouvert la porte au dialogue avec le M23. Depuis mars 2025, Doha a accueilli plusieurs cycles de négociations directes entre les deux parties, menées dans un esprit positif et responsable, aboutissant à l’accord. 

Ces progrès s’appuient sur la Déclaration de principes signée à Doha le 19 juillet 2025, qui a jeté les bases d’une phase cruciale de mesures de confiance et ouvert la voie au dialogue. Au cours des derniers mois, les parties ont déjà réalisé des avancées importantes, notamment la signature du mécanisme de surveillance et de vérification du cessez-le-feu le 14 octobre 2025 et du mécanisme de libération des détenus le 14 septembre 2025.

Clément MUAMBA