Le Vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères, des Affaires européennes et de la Coopération au développement, Maxime Prévot, a échangé, mercredi 8 octobre, avec Massad Fares Boulos, conseiller principal pour l’Afrique au département d’État américain. Au cœur de leurs discussions : la situation sécuritaire en Afrique, et plus particulièrement en République démocratique du Congo, marquée par l’activisme de l’AFC/M23 et d’autres groupes armés, tant locaux qu’étrangers.
Alors que la Belgique a toujours insisté sur des résultats « palpables et tangibles » au sujet des initiatives de paix en cours ( NDLR: Accord de Washington et processus de Doha) pour ne pas s'ajouter aux anciens protocoles non appliqués jusqu'à ce jour, les deux personnalités conviennent sur l'importance pour les parties de respecter leurs engagements et maintenir la dynamique diplomatique.
" J'ai eu le plaisir d'accueillir à Bruxelles Massad Boulos, conseiller spécial des États-Unis pour l'Afrique. Nous avons eu une discussion enrichissante sur nos efforts conjoints pour promouvoir la paix en Afrique, en particulier au Soudan et dans l'est de la RDC. J'ai salué le rôle des États-Unis, du Qatar et de l'Union africaine dans la résolution de la crise actuelle dans l'est de la RDC et réaffirmé le soutien sans réserve de la Belgique. Nous avons convenu de l'importance pour toutes les parties de respecter leurs engagements et de maintenir la dynamique diplomatique ", a écrit, sur X, le chef de la diplomatie belge après échange avec Massad Fares Boulos.
Les processus de paix entre la RDC et le Rwanda connaissent de nouveaux retards. Prévu pour démarrer dès la mi-juillet, avec la mise en place d’un mécanisme conjoint de coordination de la sécurité et un calendrier précis, il a rapidement buté sur des désaccords de fond. Les discussions de septembre ont mis en lumière des divergences persistantes, notamment sur le rôle du M23, le soutien présumé du Rwanda et la responsabilité de neutraliser les FDLR. Malgré la fixation du 1ᵉʳ octobre comme date de lancement du « Concept des opérations », le calendrier reste incertain et les tensions sur le terrain alimentent les doutes.
Une nouvelle étape des discussions, considérée comme « Doha 6 », doit commencer la semaine prochaine entre les délégués du gouvernement et ceux de l'AFC/M23. Elle fait suite aux réunions tenues en août à Doha entre des délégations du gouvernement de la RDC et du M23, consacrées aux échanges de prisonniers et aux mécanismes de surveillance du cessez-le-feu. Ce dialogue a abouti à plusieurs mesures de confiance, dont la signature du mécanisme d'échange de prisonniers. Ces mécanismes n'ont encore mis en œuvre, sont considérés comme des étapes importantes vers l'instauration d'une paix durable dans l'est du Congo.
À Kinshasa comme à Kigali, la méfiance demeure, et le chemin vers une mise en œuvre effective du processus apparaît semé d’embûches. Sur le terrain des violents affrontements sont signalés entre la rébellion de l'AFC/M23 soutenue par le Rwanda et les FARDC appuyées par les miliciens wazalendo.
Clément MUAMBA