Les opérations de maintien de la paix des Nations unies sont confrontées à une situation de liquidité extrêmement délicate, a déclaré mercredi un haut fonctionnaire de l’ONU, évoquant la mise en œuvre de plans de contingence de 15 % de réductions des dépenses pour toutes les missions.
Au début du cycle budgétaire 2025-2026, les opérations de paix affichaient un déficit de plus de 2 milliards de dollars, a-t-il indiqué. Cette situation résulte de paiements en retard, partiels ou non effectués de la part de certains États membres, ce qui a directement affecté la capacité des missions à exécuter les mandats du Conseil de sécurité.
Une décision a été prise pour toutes les missions « d’implémenter immédiatement leurs réduction de 15 % dans le cadre de plans de contingence », a précisé notre source. Ces mesures doivent être appliquées sur une période de neuf mois, ce qui équivaut à une réduction de 25 % de la capacité opérationnelle annuelle.
Elles incluent des réductions calibrées dans les composantes uniformes, le personnel civil et les activités opérationnelles, afin de préserver les fonctions critiques des mandats. Selon notre source, les missions devront « identifier des réductions de coûts équivalentes à 15 % de leur budget », ce qui impliquera des réductions actuelles dans les coûts d’exploitation.
Le responsable onusien a averti que ces coupes auront « un impact significatif » sur les opérations et sur la capacité des missions à remplir leurs mandats. Environ 25 % des troupes et de leur équipement devraient être rapatriés ou réduits, et un « grand nombre de personnels civils » seront également affectés.
Les retards de remboursement aux pays contributeurs de troupes et de police se sont aggravés : les remboursements d’équipement, normalement effectués en six mois, sont désormais retardés jusqu’à un an, a-t-il reconnu.
Il a également confirmé que le solde de 680 millions de dollars de contributions américaines serait entièrement disponible pour une allocation flexible à travers toutes les missions, après l’expiration de 661 millions de dollars fin septembre.
Il a souligné que la mise en œuvre de ces plans de contingence est nécessaire pour « éviter le collapse financier des opérations de paix », tout en rappelant que « sans financement adéquat, prévisible et ponctuel, le peacekeeping ne peut pas délivrer sur les mandats du Conseil de sécurité ».
En 2024, le monde comptait 61 conflits actifs, a-t-il rappelé, soulignant que les opérations de paix demeurent « l’un des outils les plus critiques » de l’ONU face à cette réalité.