La Coalition des Parlementaires pour la Lutte contre le Paludisme en RDC adopte son plan d'action triennal 2025-2027 pour contribuer à une réduction significative de la morbidité et de la mortalité

Les députés nationaux membres de la COPEMA-RDC, le Rapporteur de l'Assemblée nationale et d'autres participants à l'atelier d'élaboration et d'adoption du plan d'action triennal (2025-2027) pour l'élimination du Paludisme en RDC
Les députés nationaux membres de la COPEMA-RDC, le Rapporteur de l'Assemblée nationale et d'autres participants à l'atelier d'élaboration et d'adoption du plan d'action triennal (2025-2027) pour l'élimination du Paludisme en RDC

Le paludisme demeure l'une des principales causes de morbidité et de mortalité en République Démocratique du Congo. Selon les données nationales, la République Démocratique du Congo est l'un des pays les plus touchés au monde, contribuant à près de 12% des cas mondiaux. Malgré les efforts considérables du gouvernement et de ses partenaires, la maladie continue de représenter un fardeau sanitaire, social et économique majeur.

Consciente de son rôle central dans la mobilisation politique, la législation et le contrôle de l'action gouvernementale, la Coalition des Parlementaires pour la Lutte contre le Paludisme en RDC (COPEMA-RDC) a élaboré le présent plan d'action triennal 2025-2027. Ce plan élaboré a été adopté ce mardi 7 octobre 2025 à l'issue d'un atelier organisé au Palais du Peuple avec l'appui du programme national de lutte contre le Paludisme (PNLP) et d'Impact Santé Afrique (ISA).

L'objectif principal de ce plan est de renforcer l'engagement parlementaire et la mobilisation des ressources domestiques en faveur de la lutte contre le paludisme, en appui au Plan Stratégique National Paludisme 2025-2027. À travers ce plan, la COPEMA-RDC ambitionne de contribuer à une réduction significative de la morbidité et de la mortalité liées au paludisme, tout en renforçant la gouvernance et la transparence dans le financement de la lutte.

« Notre pays continue de payer un lourd tribut au paludisme, avec plus de 29 millions de cas et près de 21 700 décès enregistrés en 2024, touchant particulièrement les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes. Ces chiffres, plus meurtriers que certaines crises sécuritaires que nous connaissons, nous rappellent l'urgence et la gravité de la situation. En tant que parlementaires, nous avons un rôle central : légiférer, contrôler et surtout mobiliser les ressources nécessaires pour inverser cette tendance. Nous en avons le pouvoir, à condition d'y mettre courage, détermination et volonté », a déclaré dans son mot, Madiya Mwamba Dorothée, membre du collectif, députée nationale et présidente de la Commission Socioculturelle de l'Assemblée Nationale.

Ce nouveau plan repose sur plusieurs axes stratégiques à savoir le renforcement et structuration du réseau parlementaire, plaidoyer auprès des décideurs nationaux et provinciaux, la mobilisation sociale et communautaire pour le financement domestique mais aussi le suivi, évaluation et recevabilité des engagements. Ce plan s'inscrit également dans l'objectif de développement durable 3 (ODD 3 : bonne santé et bien-être).

« Ce tableau triste place notre pays la République Démocratique du Congo au deuxième rang des pays les plus touchés en Afrique  et au troisième rang au niveau mondial, on peut donc se rendre compte de l'ampleur du défi sanitaire qui nous interpelle tous d'autant plus que le paludisme n'est pas simplement un problème de santé publique, c'est une question de dignité humaine mais surtout une question liée à notre capacité de travail et de développement, donc le parlement surtout les députés que nous sommes, nous sommes plus que interpellés. Voilà pourquoi nous avons tous salué en mars 2025 la création de la coalition des parlementaires pour l'élimination du Paludisme en RDC », a déclaré Jacques Djoli, Rapporteur et représentant du président de l'Assemblée nationale.

Le gouvernement de la République Démocratique du Congo, à travers le PNLP et l'appui de ses partenaires techniques et financiers, a adopté un plan stratégique national 2025-2027 pour intensifier les interventions de prévention, de diagnostic, de traitement et de suivi. Cependant, pour les organisateurs, la pérennité de la lutte repose en grande partie sur la mobilisation des ressources domestiques et l'implication active des décideurs politiques, en particulier les parlementaires.

« Nous devons jouer notre rôle de représentants de ce peuple meurtri par le paludisme dans la législation, dans le contrôle de l'action du gouvernement et de toutes ses structures qui tournent autour de la lutte contre le paludisme, sur le contrôle des ressources. Le paludisme n'est pas un défi insurmontable, il y a des maladies qui ont été vaincues, nous devons y travailler. Voilà pourquoi l'atelier de ce jour constitue pour nous une étape décisive dans la structuration non seulement de la pensée mais de l'action de ce réseau contre le Paludisme, c'est votre engagement solennel d'agir et de faire agir contre le paludisme afin que la vie de nos concitoyens soit de plus en plus protégée, il faut emmener cette question au coeur du débat, au sein du parlement », a souligné Jacques Djoli.

Ce Plan d'action triennal prévoit aussi l'organisation des réunions de plaidoyer avec les institutions clés (Primature, Ministères des Finances, Budget, Santé, Assemblée nationale, Gouvernorats), l'élaboration et la diffusion des documents de plaidoyer (notes politiques, fiches techniques, lettres de plaidoyer...), l'organisation de la Journée parlementaire sur le paludisme à l'Assemblée nationale et dans les assemblées provinciales, ainsi que le plaidoyer pour la prise en compte du paludisme dans la Loi de finances annuelle.

S'agissant des mécanismes de suivi, ce Plan d'action triennal prévoit des réunions de suivi trimestrielles organisées par la COPEMA avec la participation du PNLP, d'ISA, des OSC et autres partenaires, des rapports semestriels de suivi produits par la COPEMA et partagés avec l'Assemblée nationale, les assemblées provinciales et les partenaires, ainsi que des tableaux de bord de suivi regroupant les indicateurs clés de performance définis dans le plan.

Ce Plan d'action prévoit des évaluations à mi-parcours (2026). Il estime que cela permettra de mesurer les progrès réalisés, d'ajuster les stratégies et d'intégrer les leçons apprises. Une évaluation est aussi programmée pour 2027. D'après toujours ledit Plan, cela permettra d'apprécier les résultats globaux, de documenter les bonnes pratiques et de formuler des recommandations pour le cycle suivant.

La COPEMA-RDC a comme vision d'une République Démocratique du Congo où le paludisme n'est plus une menace pour la santé publique, grâce à un engagement politique fort, durable et inclusif. La COPEMA-RDC mobilise, sensibilise et accompagne les parlementaires nationaux et provinciaux dans leurs rôles de législation, de contrôle et de plaidoyer afin de faire du paludisme une priorité politique et budgétaire, au bénéfice de la santé de toutes et tous.

L'objectif de cette coalition est de contribuer à la réduction durable de la morbidité et de la mortalité liées au paludisme en RDC, par le renforcement de l'engagement parlementaire et la mobilisation accrue des ressources domestiques; Développer et mettre en œuvre des actions de plaidoyer efficaces auprès des décideurs nationaux et provinciaux en faveur d'un financement accru et durable du paludisme; Promouvoir la mobilisation sociale et communautaire pour soutenir l'appropriation nationale de la lutte contre le paludisme. Assurer le suivi et l'évaluation des engagements politiques et financiers pris en faveur de la lutte contre le paludisme, dans une logique de redevabilité.

Clément MUAMBA