Dans le cadre de la mise en œuvre du Projet de développement multisectoriel et de résilience urbaine de Kinshasa (Kin-Elenda), la cellule Infrastructures du ministère des Infrastructures et Travaux publics a organisé, mardi 7 octobre à Kinshasa, un atelier technique sur la planification urbaine intégrée. L’objectif était de présenter les Plans Locaux d’Aménagement (PLA), les Plans Particuliers d’Aménagement (PPA), le Plan de Mobilité Urbaine Durable (PMUD), ainsi que l’étude sur le Développement Orienté vers le Transport et la Capture de la Valeur Foncière (TOD/LVC).
Kin-Elenda est financé par la Banque mondiale, qui appuie le gouvernement provincial dans ses efforts de modernisation de la gestion urbaine, de planification territoriale et d’amélioration des conditions de vie des habitants.
Deux zones stratégiques au cœur de la planification
Les travaux présentés lors de cet atelier par le consultant recruté par la cellule infrastructures portent sur deux zones clés de Kinshasa : le bassin versant de la rivière N’Djili, l’un des territoires les plus exposés aux risques d’inondation, d’érosion et aux désordres fonciers et la Zone Économique Spéciale (ZES) de Maluku, identifiée comme un pôle de croissance industrielle et logistique majeur pour la ville.
Ces zones feront l’objet de plans locaux et particuliers d’aménagement (PLA/PPA) conçus pour encadrer l’expansion urbaine, organiser les infrastructures, valoriser le foncier et renforcer la gestion durable du territoire, comme l’a soutenu Billy Tshibambe, coordonnateur de la cellule d’infrastructure : « l’objectif est de présenter les orientations stratégiques liées à l’aménagement urbain, la mobilité et la résilience des espaces dans les zones pilotes. »
A en croire Israël Mutala, directeur de cabinet du gouverneur Daniel Bumba, l’ensemble de ces travaux s’inscrit dans la continuité du schéma d’orientation stratégique et d’aménagement de Kinshasa (SOSAK) et du Plan directeur des transports de Kinshasa (PDTK). Ils traduisent la volonté du gouverneur de la ville de faire du développement urbain planifié et durable un pilier central de l’action publique.
« Nous essayons de mettre en œuvre des instruments pour que tous les désordres auxquels nous assistons dans la ville ne puissent plus se reproduire. Ces derniers temps, vous avez vu que la ville est en train de procéder à la démolition pour récupérer les emprises publiques … Si nous avions les meilleurs outils de planification, il n’y aurait pas ce désordre. Donc c’est important pour nous de matérialiser ce projet voilà pourquoi nous sommes satisfait des livrables qui ont été donnés ce jour », a-t-il déclaré.
Mr Youssef Samlali, chef de mission du groupement UrbaPlan/Artelia/Transitec, chargé d’études techniques du projet, évoque le plan opérationnel de Kin Elenda, qui est au stade de proposition de premières mesures de 5 ans, 10 ans et 15 ans et la première est soumise pour discussion et validation dans un second temps et qui va éventuellement faire l'objet de financement par la banque mondiale ou autres bailleurs de fonds.
« Aujourd’hui, on est à la phase très charnière de l’étude, la phase suivante sera l’élaboration des documents opérationnels réglementaires … », a déclaré Mr Youssef Samlali.
Et d’ajouter :
« On est là aussi pour répondre à une urgence des inondations qui ont eu lieu dans la zone du bassin de N’djili, on a une batterie de mesures d’urgence à savoir : la délimitation d’une zone rouge interdite de toute construction dorénavant et qui va être matérialisée et délimitée tout le long du bassin de N’djili et pouvoir apporter des réponses notamment la délocalisation et déguerpissement de ces zones et les remettre en zones naturelles, de maraîchage et de bassins de rétention des eaux ajoutent à cela les mesures d’accompagnement des ravins tout le long des communes de Kisenso, Kimbanseke ou Mont Ngafula. »
Cet atelier marque une étape décisive dans la transformation de Kinshasa en une ville durable, compétitive et tournée vers l’avenir.
Cléopâtre Iluku