La République Démocratique du Congo s’apprête à siéger, au titre de membre non permanent au Conseil de sécurité des Nations-Unies pour la période 2026–2027. Ce, à la suite de son élection en juin dernier avec 183 voix sur 187 votants. Intervenant lors de la 80e Assemblée générale de l'ONU mardi 23 septembre 2025, le Président Félix Tshisekedi a rassuré que la participation de la RDC sera résolument « constructive et holistique ».
« Notre participation s’articulera autour de deux priorités indissociables : paix et sécurité, d’une part, et prévention et résolution des conflits, d’autre part. Nous entendons également contribuer activement à l’élaboration et à la mise en œuvre du Nouvel Agenda pour la paix, afin d’apporter, à la lumière de notre potentiel et de notre expérience, une impulsion à la réforme des opérations de maintien et de consolidation de la paix, ainsi qu’à l’adaptation du système de sécurité collective des Nations Unies », a déclaré Félix Tshisekedi.
S’agissant de la réforme du Conseil de sécurité, la République Démocratique du Congo réaffirme la position commune africaine, telle qu’énoncée dans le Consensus d’Ezulwini et la déclaration de Syrte : « l’Afrique doit bénéficier de deux sièges supplémentaires dans la catégorie des membres non permanents et de deux sièges dans celle des membres permanents, avec les mêmes droits y compris le droit de veto, les mêmes privilèges et les mêmes obligations que les membres permanents actuels. Forte de ses 54 États et de plus de 1,2 milliard d’habitants, l’Afrique ne saurait demeurer en marge des décisions qui engagent la paix et la sécurité internationale », a martelé le Président congolais.
Durant son mandat, la République Démocratique du Congo entend placer au cœur du débat la gouvernance exemplaire de ses minerais stratégiques, afin d’en garantir l’exploitation dans le respect des principes de développement durable, de la souveraineté économique et du bien-être des populations.
« À l’échelle mondiale, rompre le lien toxique entre rentes minières et financement de groupes armés non étatiques exige une approche intégrée fondée sur : l’harmonisation des règles de diligence raisonnable et de traçabilité, de la mine au consommateur ; la transparence intégrale des chaînes d’approvisionnement et des bénéficiaires effectifs ; des mécanismes de contrôle et d’audit indépendants ; une coopération opérationnelle renforcée entre autorités douanières, judiciaires et financières ; des sanctions ciblées et effectives contre les trafiquants et leurs réseaux de facilitation ; et une lutte résolue contre la corruption, adossée à des normes de bonne gouvernance, à la publicité des contrats et à la traçabilité des paiements », a souligné Félix Tshisekedi dans son discours précisant que les dimensions droits humains et justice transitionnelle, ainsi que les agendas « Femmes, Paix et Sécurité » et « Jeunesse, Paix et Sécurité », demeurent indissociables de cette action. Leur prise en compte effective est la condition d’une paix juste, durable et inclusive.
En juin dernier, l'Assemblée générale des Nations-Unies a élu cinq nouveaux membres non permanents du Conseil de sécurité pour la période 2026-2027. Parmi les élus : la République démocratique du Congo et le Libéria, qui représenteront le continent africain ; le Bahreïn, voix de l’Asie-Pacifique ; la Colombie, figure montante d’Amérique latine ; et la Lettonie représentante du groupe d’Europe orientale dans l’organe exécutif de l’ONU.
Selon les éléments d'informations contenus sur le site des Nations-Unies, les cinq nouveaux venus dont la République Démocratique du Congo remplaceront, au 1er janvier 2026, l’Algérie, le Guyana, la République de Corée, la Sierra Leone et la Slovénie, dont les mandats arrivent à échéance à la fin de l’année. Ils rejoindront les cinq membres non permanents déjà en poste pour l’année 2026 : le Danemark, la Grèce, le Pakistan, le Panama et la Somalie. Aux côtés des cinq membres permanents — Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie — ils composeront un Conseil de quinze États, théâtre quotidien d’alliances fragiles et de bras de fer diplomatiques.
D'après toujours la source citée, leur poids institutionnel reste limité par l’absence de droit de veto, monopole des cinq grandes puissances issues de l’après seconde guerre mondiale. Mais leur rôle est loin d’être symbolique. Membres des comités de sanctions, coprésidents de dossiers sensibles, relais de coalitions transrégionales : les sièges non permanents sont des leviers d’influence à part entière.
Pays d’Afrique centrale, la République Démocratique du Congo a déjà été élue deux fois membre non permanent au Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU). Selon les autorités congolaises, la RDC n'est pas nouvelle dans cet exercice et compte s'appuyer sur cette expérience.
Clément MUAMBA