L’opposant, président du parti Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (ECIDE), Martin Fayulu a, dans son message aux congolais ce mardi, abordé des tractations diplomatiques en cours à Washington et à Doha en vue du retour de la paix dans l’est du pays. Sur ces questions semble formel: aucun accord extérieur ne peut primer sur une réconciliation interne des Congolais, unis autour d’une même vision de stabilité. Il a, pour ce faire, réitéré à Félix Tshisekedi, l’appel pour un dialogue national.
En rapport avec l’accord entre la RDC et le Rwanda sur l’intégration économique régionale, Fayulu a déclaré que cette initiative “ne peut être envisagé tant que la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC sont bafouées”.
“Comment peut-on parler de ‘’coopération’’ lorsque les forces rwandaises et ougandaises occupent nos terres, exploitent nos ressources et provoquent les déplacements, la mort et la souffrance de nos concitoyens ?”, s'est-il interrogé.
La semaine dernière, la RDC et le Rwanda ont paraphé vendredi 7 novembre 2025 le texte intégral du Cadre régional d'intégration économique (REIF), sous la supervision de la Sous-Secrétaire d’État américaine Hooker et du Conseiller principal chargé de l'Afrique au sein de l’administration Trump, Massad Boulos. Ce paraphe s’inscrivait dans la continuité des résolutions issues de la quatrième réunion du Comité mixte de surveillance de l’Accord de Washington.
Toutefois, des représentants de la RDC, du Rwanda, des États-Unis, du Qatar, du Togo (en tant que médiateur de l’Union africaine) et de la Commission de l’Union africaine, réunis pour évaluer la mise en œuvre de l’accord de paix signé le 27 juin 2025 à Washington, ont conditionné l’application du REIF à l’exécution " satisfaisante " du concept d’opérations (CONOPS) et de l’ordre opérationnel (OPORD), censés garantir le lien entre paix et prospérité économique.
Le texte, appelé Cadre d’intégration économique régionale (CIER), vise à renforcer la coopération dans plusieurs domaines : exploitation minière, infrastructures, énergie, développement industriel, industrie agroalimentaire, santé publique et tourisme transfrontalier. Il s’inscrivait dans le prolongement de la Déclaration de principes signée le 25 avril 2025 à Washington par les ministres des Affaires étrangères congolais et rwandais, ainsi que dans la dynamique du processus de paix conclu le 27 juin 2025.
Présenté comme une plateforme stratégique de coopération, le CIER ambitionnait notamment de formaliser l’exploitation minière artisanale, améliorer la transparence et la traçabilité des minerais, développer des infrastructures régionales notamment dans le cadre du corridor de Lobito soutenu par les États-Unis, renforcer les capacités de transformation des minerais et promouvoir des initiatives conjointes dans l’énergie, la santé et le tourisme transfrontalier.
Il constituait ainsi le pilier économique du processus de paix de Washington, complémentaire des engagements sécuritaires négociés dans le cadre du MCCS.
Clément MUAMBA