RDC : le CNPAV exige la restitution immédiate du passeport de Valéry Madianga par la DGM et la levée de toute restriction illégale sur sa liberté de mouvement 

Passeport congolais/RDC
Passeport congolais/RDC

Dans un communiqué de presse de ce mardi 18 novembre, la coalition « Le Congo n’est pas à vendre » (CNPAV) exige la restitution immédiate du passeport de Valery Madianga, coordonnateur du Centre des recherches en finances publiques (CREFDL), membre de la coalition. Le CNPAV appelle également à « la levée de toute restriction illégale sur sa liberté de mouvement ».

Une plainte officieuse et des droits fondamentaux bafoués

Le CNPAV dit exprimer sa préoccupation suite à l’interdiction de voyager imposée au coordonnateur du CREFDL, mesure « motivée par l’existence supposée d’une plainte dont l’intéressé n’a jamais été officiellement informé », qui « soulève des interrogations quant au respect des procédures et des droits fondamentaux », précise le communiqué.

Le CNPAV réclame aussi l’arrêt immédiat de l’instrumentalisation des services de sécurité et de migration contre les organisations citoyennes, les lanceurs d’alerte et les défenseurs des droits humains ; le respect strict de la Constitution et des lois de la République par toutes les institutions de l’État ; et l’ouverture d’une enquête interne pour identifier les responsables de cet abus et y mettre fin de manière définitive.

La coalition rappelle que « la DGM n’a ni la mission ni le pouvoir d’interdire aux citoyens congolais de circuler librement, sauf sur la base d’une décision judiciaire dûment notifiée. Son rôle est d’assurer la régulation migratoire, non d’entraver arbitrairement les droits constitutionnels ». Aussi, que « la liberté d’aller et venir est garantie par la Constitution de la RDC (article 30) et ne peut être restreinte arbitrairement » et enfin, que « la confiscation d’un passeport sans décision judiciaire constitue un abus de pouvoir et une violation des droits fondamentaux ».

« Le CNPAV demeure attaché au dialogue, au respect de l’État de droit et à la protection des libertés fondamentales dans l’intérêt supérieur de la Nation », précise le communiqué.

Un empêchement lié à un rapport sur les finances publiques

Depuis plus de 7 jours maintenant, Valery Madianga avait « été empêché » « de se rendre à Lubumbashi pour participer à une “Matinée d'échange sur le contrôle des finances publiques locales”, dans la province du Haut-Katanga, par les services de la Direction générale de migration (DGM) à l’aéroport international de N’djili ».

Selon le CREFDL, cette situation ferait suite à une « réquisition d’information » déposée en date du 13 mai 2025, qui « aurait été établie suivant la plainte déposée en date du 13 mai 2025 par Monsieur LUNGUNGU KISOSO Alain, coordonnateur national de la Cellule d’exécution des financements en faveur des États fragiles (CFEF), contre Monsieur Valery MADIANGA sous les inculpations de prétendues imputations dommageables constitutives de calomnie et propagation de faux bruits », renseigne le CREFDL.

La plainte contre Valery Madianga a été déposée « trois jours avant la publication du rapport du CREFDL Asbl relatif au contrôle citoyen du PDL-145 Territoires, et ce, après avoir proféré des menaces pour empêcher la publication dudit rapport dans ses courriers du 28 avril et du 13 mai 2025 », indiquait le CREFDL.

Un projet gouvernemental au cœur des tensions

Dans un rapport rendu public le 16 mai 2025 sur l’exécution du PDL 145 T dans les provinces du Kongo-central, du Kwango, du Kwilu et du Kasaï, le CREFDL avait évalué l’exécution des travaux réalisés par la CFEF à environ 65 % au moment de l’élaboration du projet, mais s’inquiétait du délai de leur exécution, fixé à six mois à dater du 30 septembre 2022.

Devant les sénateurs mercredi 12 novembre, Guylain Nyembo, ministre congolais du Plan, a indiqué que pour la première phase du projet, 2130 ouvrages étaient attendus, et qu’à ce jour, seuls 1011 ouvrages avaient été livrés par les trois agences d’exécution des travaux, à savoir le PNUD, le BCECO et la CFEF, sur l’ensemble du territoire national.

Bruno Nsaka