Les naufrages sur le fleuve Congo et autres rivières continuent d'endeuiller des familles en République Démocratique du Congo. Les 10 et 11 septembre 2025, deux autres accidents tragiques survenus respectivement en amont de Basankusu et de Ngombe dans la province de l'Équateur ont coûté la vie à plusieurs congolais.
Revenant sur ces incidents lors de la 59e réunion du conseil des ministres tenue vendredi 19 septembre à la Cité de l'Union Africaine, Félix Tshisekedi a rappelé au gouvernement la nécessité de prévenir ces naufrages sur les voies navigables. Félix Tshisekedi a adressé ses plus "émues" condoléances aux familles des victimes et à exiger que les enquêtes en cours aboutissent sans complaisance afin que les responsabilités soient clairement établies et que les coupables répondent de leurs actes.
" Au regard de la nécessité de mettre fin à ces types de drames consécutifs à un manque de discipline et de responsabilité à plusieurs niveaux, il estime qu'il est possible d'y mettre fin à condition que chaque acteur au sein de l'État comme dans la société assume pleinement sa responsabilité ", a interpellé Félix Tshisekedi.
Dans cette optique et dans la suite des directives données lors de la 17e réunion du Conseil des ministres du 11 octobre 2024, à la suite du chavirement d'une embarcation sur le lac Kivu le 3 octobre 2024, Félix Tshisekedi a invité le VPM, ministre des transports, Voies de communication et désenclavement Jean-Pierre Bemba a dressé dans les plus brefs délais un état des lieux exhaustif de la navigation fluviale et lacustre en rapport avec les mesures déjà instruites, à renforcer ces mesures notamment par la fermeture immédiate de tous les lieux d'embarquement clandestin, la traçabilité obligatoire des embarcations et l'interdiction stricte de la navigation nocturne, engager une campagne de sensibilisation et de responsabilisation des opérateurs privés et publics ainsi que des communautés riveraines afin d'assurer une appropriation collective des règles de sécurité notamment le port des équipements de sauvetage lors des embarquements.
" Le Président de la République a également insisté pour l'accélération du processus d'acquisition et de mise en service des bateaux modernes, sécuriser et adapter aux réalités des voies du pays. Il a instruit de renforcer de manière significative les capacités techniques, humaines et logistiques de la Congolaise des Voies Maritimes (CVM), de la Régie des Voies Fluviale (RVF) ainsi que tous les services spécialisés pour leur permettre d'assurer efficacement leur mission de sécurité, de balisage et de surveillance ", ajoute le compte rendu de la réunion.
Par ailleurs, le Président de la République a demandé au ministre d'État, ministre des Affaires sociales et solidarité nationale, Ève Bazaiba, de s'investir pleinement dans la prise en charge des victimes accessibles et le cas échéant de solliciter le soutien des partenaires traditionnels. Selon le compte rendu lu par le porte-parole du gouvernement, il attend un rapport sur l'évolution de la situation au prochain Conseil des ministres.
Deux récents naufrages dans la province de l'Equateur ont provoqué la mort d’environ 200 passagers, plusieurs disparitions et d’importants dégâts matériels. Le premier accident s’est produit à environ 65 kilomètres en amont de Basankusu et le second à une cinquantaine de kilomètres en amont de Ngombe. Selon les organisations de la société locale, les causes sont toujours les mêmes à savoir surcharge, navigation nocturne, etc.
Ces drames viennent rallonger la longue série d’accidents mortels sur le fleuve et sur les rivières de la RDC. Pour certains acteurs de la société civile du coin et acteurs politiques de l'opposition, la négligence et l’impunité mettent en danger la vie des nombreux congolais dans ce secteur stratégique de la vie nationale.
Clément MUAMBA