Plaidoyer pour la reconnaissance du génocide congolais: "Ce combat n'est dirigé contre aucune communauté, il est mené pour l'humanité, la protection de l'avenir en refusant l'oubli et le relativisme" (Tshisekedi)

Place des martyrs à Kaniola/Ph ACTUALITE.CD

Le Chef de l'État Félix Tshisekedi a, à l’occasion de la soixantième session ordinaire du Conseil des droits de l'homme des Nations-Unies, lancé ce lundi 8 septembre 2025 le plaidoyer international pour la reconnaissance du génocide congolais. C'était au cours d'une conférence scientifique sur le Génocost organisée à Genève en Suisse autour du thème : "Trente ans de conflits armés en RDC : appel à la reconnaissance des génocides oubliés ou ignorés, à la vérité et à la justice".

Dans son discours vidéo projeté dans la salle XVI du Palais des Nations de Genève, Tshisekedi a appelé les États présents, l'ONU et d'autres instances, à soutenir la démarche de la RDC.

"Notre appel s'adresse à chacun des acteurs ici présents, aux États, appuyez l'établissement d'un mécanisme international robuste de vérité et de qualification juridique des crimes assorti des capacités d'enquête, de préservation des preuves et de coopération judiciaire. Aux organes des Nations-Unies et organisations régionales : conjuguez vos efforts pour garantir la protection des civils aujourd'hui, la justice pour les victimes hier et des garanties crédibles de non répétition demain. Aux institutions de justice nationale, régionale et internationale faites prévaloir la compétence et la complémentarité afin que nulle zone grise ne subsiste pour l'impunité ; À la société civile, aux survivants et chercheurs, votre travail de documentation, de mémoire et d'accompagnement est la clé qui ouvre la porte de la reconnaissance et de la réparation", a déclaré Félix Tshisekedi.

Il a souligné que cette démarche ne vise aucune communauté quelconque mais, milite pour la reconnaissance du génocide afin de protéger l'avenir des congolais.

"Ce combat n'est dirigé contre aucune communauté, il est mené pour l'humanité, reconnaître un génocide c'est protéger l'avenir en refusant l'oubli et le relativisme, c'est aussi accepter que la paix ne se décrète pas, elle se bâtit sur la vérité et la justice dans l'esprit de la réconciliation avec des mesures concrètes des réparations, des mémoires et de réintégration des victimes dans la vie sociale".

A l'occasion de la commémoration de l’an 3 du Genocost, génocide congolais pour des gains économiques, initiée depuis maintenant 3 ans, le Chef de l'État Félix Tshisekedi avait annoncé une campagne politique et diplomatique que va mener dans les prochains jours le gouvernement en vue d'obtenir la reconnaissance internationale du génocide congolais (Genocost).

Alors que Kinshasa a toujours considéré la demande de la communauté internationale d'ouvrir ses frontières lors du génocide Rwandais comme la cause principale de l'instabilité dans l'Est, Félix Tshisekedi a rappelé à la communauté internationale son devoir moral et politique de soutenir la démarche menée par son pays la République Démocratique du Congo de reconnaissance internationale du génocide congolais.

La tenue de cette conférence est une initiative du gouvernement de la République via la mission permanente de la RDC à Genève en collaboration avec la Commission interinstitutionnelle d’aide aux victimes et de soutien aux réformes (CIA-VAR) et le Fonds National des Réparations des Victimes des Violences Sexuelles liés aux Conflits et des Victimes des Crimes contre la paix et la sécurité de l'humanité, FONAREV.

Clément MUAMBA