Les attaques perpétrées par le groupe armé Forces démocratiques alliées (ADF) entre le 9 et le 16 août 2025 dans plusieurs localités des territoires de Beni et de Lubero, ont fait près de 60 civils tués, suscitant indignation et condamnation dans différentes entités étatiques et non étatiques.
Dans un communiqué rendu public ce lundi 18 août, la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) condamne avec la plus grande "fermeté" ces attaques qui ont coûté la vie à au moins 52 civils, dont huit femmes et deux enfants, y compris une fillette. Ce bilan tragique pourrait s’alourdir. Les violences ont été accompagnées d’enlèvements, de pillages, d’incendies de maisons, de véhicules et de motos, ainsi que de destructions de biens appartenant à des populations déjà confrontées à une situation humanitaire précaire.
« Ces attaques visant des civils, qui s’ajoutent aux atrocités commises dans la nuit du 26 au 27 juillet à Komanda (territoire d’Irumu, Ituri), sont intolérables et constituent de graves violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme. Je présente mes sincères condoléances et celles des Nations Unies aux familles et communautés endeuillées, et réaffirme ma solidarité aux populations affectées », a déclaré Mme Bintou Keita, Représentante spéciale du Secrétaire général en RDC et Cheffe de la MONUSCO.
La MONUSCO réitère l’appel du Secrétaire général des Nations Unies aux groupes armés étrangers à déposer les armes sans conditions et à regagner leurs pays d’origine. La Mission exhorte les autorités congolaises à diligenter des enquêtes afin d’identifier les responsables des massacres contre la population civile et de les traduire en justice.
En réponse à cette nouvelle vague de violence, la MONUSCO a renforcé sa présence militaire et son appui aux autorités congolaises. Les 13 et 14 août, lors des incidents survenus à Mayi-Moya (Nord-Kivu), la Mission a assuré la protection physique de 206 civils, dont 70 femmes et 93 enfants, réfugiés dans sa base militaire. Parallèlement, sa Brigade d’intervention a mené des patrouilles nocturnes conjointes avec les FARDC.
Selon le même communiqué, la MONUSCO, en coordination avec les FARDC et les autorités locales, a renforcé ses actions de protection en déployant des patrouilles diurnes et nocturnes pour sécuriser Oicha et ses environs, et ainsi évaluer les mesures de protection supplémentaires dans les zones densément peuplées comme l’axe Mavivi–Eringeti (Nord-Kivu). En Ituri, la Brigade d’intervention de la force de la MONUSCO a déployé des troupes additionnelles à Komanda et Ofaye. Les bureaux de la MONUSCO à Bunia et Beni collaborent étroitement avec les autorités locales afin de protéger les civils.
"La MONUSCO reste pleinement engagée aux côtés des autorités congolaises et des communautés locales pour prévenir de nouvelles violences, protéger les civils, réduire les tensions et contribuer à la stabilisation des zones affectées", rassure la MONUSCO.
Selon les informations de ACTUALITE.CD, près de 60 civils ont péri, en l'intervalle de 72 heures, dans des attaques attribuées aux rebelles d’Allied democratic forces (ADF) qui ont séparément ciblé des localités du secteur des Bapere dans le territoire de Lubero et dans la la cité d'Oïcha, chef-lieu du territoire de Beni (Nord-Kivu). Il s'agit des assauts meurtriers simultanés qui font craindre des actes de représailles de la part des combattants islamistes dont une importante base a été démantelée par la coalition des armées congolaise et ougandaise dans la région de Mambasa (Ituri).
La dernière attaque en date est celle vécue la soirée du samedi 16 août 2025 au quartier Mbimbi d'Oicha. Selon des témoins, les combattants assimilés aux ADF ont fait leur entrée dans le quartier autour de 21 heures locales, tuant au moins 9 civils et incendiant une dizaine de maisons. Ce dimanche matin, des images atroces du drame ont fait le tour des réseaux sociaux. Sur l'une, on voit un bébé mort à moitié calciné dans une case.
Clément MUAMBA