La 3e édition du Gitex Africa, le plus grand salon technologique d’Afrique a été lancée ce lundi 14 avril à Marrakech sous le thème : Innovation, investissements et transformation numérique. Plus de 45.000 participants dont près de 1500 exposants venus d'une centaine de pays et 650 conférenciers prennent part à ce rendez-vous qui ira jusqu’au 16 avril et qui se tient pour la troisième année consécutive dans la ville ocre et capitale touristique du Maroc.
Dans son mot d’ouverture, le chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch, a déclaré que « l’Afrique ne peut plus se contenter d’être un terrain d’expérimentation technologique, mais doit devenir productrice de solutions et pleinement actrice dans la redéfinition des usages numériques mondiaux ». Et, pour lui, « le Gitex Africa s’est imposé comme une plateforme de convergence des talents, des idées et des innovations au service de l’avenir du continent ».
Alors que l’une des thématiques clés de cette édition est l’intelligence artificielle, M. Akhannouch a mis l’accent sur l’importance de développer une intelligence artificielle éthique, inclusive et régulée, respectueuse des droits humains et garante de la protection des données personnelles.
D’après les organisateurs, plus de 350 investisseurs couvrant plusieurs domaines et en quête des opportunités d’investissement sur le continent sont présents à cette messe technologique. Deux d’entre eux, à savoir : Robert Pirès et Raphaël Varane, anciens internationaux et champions du monde avec l’équipe de France, se sont exprimés dans un panel après avoir fait le tour de quelques stands.
« Je suis ici pour découvrir et pourquoi pas investir, rencontrer des gens et des personnalités qui sont dans l’I-tech depuis des nombreuses années. Le plus important, c’est de voir ce que les hommes, y compris les femmes, sont aussi capables de faire, d’inventer et d’innover. C’est pour moi un vrai privilège d'être ici avec vous. Certaines personnes ici peuvent m’inspirer », a indiqué Robert Pirès, passé notamment par Arsenal entre 2000 et 2006.
Raphaël Varane, quant à lui, songe à investir en Afrique, lui qui œuvre déjà dans la SportsTech en Europe.
« J’investis depuis plusieurs années dans des fonds d’investissement. J’ai commencé par la sportsTech puisque c’est le domaine qu’on maitrise le mieux en tant que sportif (...). Je n’ai pas encore investi en Afrique. Pour moi, que ce soit le Maroc ou le reste de l’Afrique, c’est un endroit où il y a énormément de potentiel. C’était important de le découvrir de mes propres yeux », a dit l’ex-joueur du Réal Madrid.
Des centaines de startups présentes
A côté des géants de la Technologie comme Orange, Maroc Télécom, IBM, etc. des centaines de startups, environ 800 dont 200 marocaines, couvrant le domaine de l’EdTech, SportsTech, l’AgriTech, la HealthTech ou encore la SportsTech sont bien représentées.
Il s’agit notamment de “Eyone”, une startup sénégalaise créée en 2016, qui garantit les données médicales en temps réel. Pour son CEO, Henri Ousmane Gueye - dont c’est la première fois au Gitex -, que nous avons interrogé, l’objectif est de rencontrer des partenaires, d’avoir des opportunités mais aussi de montrer ce que le Sénégal fait de biens de manière générale.
« Aujourd’hui, on travaille avec le ministère de la santé du Sénégal et on se déploie à l’échelle du pays pour que chaque Sénégalais dispose d’un numéro unique de santé qui lui permet d’aller se soigner dans n’importe quelle structure et d'être sûr que ses données sont disponibles », explique ce lauréat ABH 2024, qui ambitionne d’étendre ce projet à l’international.
Dans l’EdTech, il y a la startup camerounaise “Studirium SAS” spécialisée dans la digitalisation des établissements scolaires. Elle est également présente au Sénégal et bientôt au Tchad à en croire son CEO, Claude Alain Dimo Panjio.
« Nous avons constaté qu’en Afrique, le système [scolaire, ndlr] n’était pas encore mis à jour en ce sens que la gestion scolaire se faisait encore sur papier et que les étudiants n'avaient pas un parcours personnalisé. Il y en a qui ne savent même pas ce qu’ils feront plus tard. Studirium permettra de centraliser la gestion administrative et de personnaliser l’orientation scolaire tout en orientant ou en proposant à l’étudiant un choix de carrière bien défini et bien précis », explique M. Dimo Panjio. La startup de 2 ans a d’ailleurs été sélectionnée pour la finale du Supernova challenge prévue à l’occasion même de ce Gitex Africa.
Plusieurs autres panels, ateliers et master class sont au programme pour la journée de ce mardi 15 avril.
Organisé chaque année - depuis l’édition inaugurale en 2023 - à Marrakech, GITEX Africa réunit des leaders mondiaux de l’industrie, des décideurs, des investisseurs et des innovateurs pour façonner l’avenir de l’économie numérique africaine. L’événement constitue une porte d’entrée vers le secteur technologique en pleine expansion du continent.
Japhet Toko, à Marrakech