Caricature : un gouvernement de 54 membres, la taille n’a pas changé !

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Caricature Kash/ACTUALITE.CD

Le nouveau gouvernement congolais, deuxième de l’ère Judith Suminwa, compte 54 membres, soit le même nombre que l’équipe précédente. Il se compose de 6 Vice-Premiers ministres, 12 ministres d’État, 24 ministres, 5 ministres délégués et 6 vice-ministres. Bien que plusieurs ministres aient été reconduits, le remaniement introduit aussi de nouvelles figures et des permutations de portefeuilles. Parmi les changements notables, Adolphe Muzito devient vice-premier ministre en charge du Budget, Floribert Anzuluni prend l’Intégration régionale et Guillaume Ngefa-Atondoko dirige la Justice. Certains ministères, comme l’Environnement et les Infrastructures, ont été rétrogradés au rang de ministères simples.

La présence féminine atteint 32 % avec 17 femmes occupant des postes ministériels ou assimilés, une amélioration par rapport aux gouvernements précédents mais encore loin de la parité constitutionnelle. Plusieurs femmes se voient confier des portefeuilles stratégiques : Thérèse Wagner aux Affaires étrangères, Raïssa Malu à l’Éducation nationale, Marie-Thérèse Sombo à l’Enseignement supérieur, et Marie Nyangé Ngambo à l’Environnement. Les ministres délégués sont majoritairement des femmes (4 sur 5), occupant notamment des postes liés à la Nouvelle économie verte, à la Politique de la ville et aux Personnes vivant avec handicap.

Malgré ce renouvellement, l’ouverture vers l’opposition radicale est restée limitée. Les camps de Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Delly Sesanga et du FCC de Joseph Kabila ont décliné toute participation. Les consultations préalables, initiées par le président Tshisekedi via son conseiller spécial en sécurité, n’ont pas abouti à un gouvernement d’union nationale. Des voix appellent désormais à un dialogue inclusif sous l’égide de la CENCO et de l’Église du Christ au Congo pour apaiser les tensions et faire face à la crise sécuritaire persistante.

La taille inchangée du gouvernement relance le débat sur la réduction du train de vie des institutions, une promesse politique qui peine à se concrétiser. Le Réseau panafricain de lutte contre la corruption (UNIS) a rappelé que, malgré un budget national en hausse, la population ne ressent pas d’amélioration significative. Son rapport souligne que, sur le premier semestre 2024, les ministères et institutions ont largement dépassé leurs crédits budgétaires, avec des dépenses excessives chiffrées à plus de 288 millions USD. Des mouvements citoyens comme Lucha et Filimbi exhortent à une prise de conscience et à un changement de cap pour aligner la gouvernance sur les priorités sociales.