En visite en République Démocratique du Congo, Maxime Prévot, VPM, ministre des Affaires étrangères a apporté le soutien de son pays aux initiatives diplomatiques en cours pour le retour de la paix dans la partie Est congolais marquée par l'agression rwandaise via la rébellion de l'AFC/M23. Ces initiatives menées par les États-Unis et le Qatar ont abouti à la signature d'un accord de paix entre Kinshasa et Kigali et la signature de la déclaration de principes entre Kinshasa et l'AFC/M23.
Face au faible résultat observé sur terrain depuis la signature de ces deux documents, le Chef de la diplomatie Belge redoute que ces accords paraphés entre les parties prenantes au conflit ne viennent s’ajouter aux anciens accords non appliqués jusqu'à ce jour. Il a ainsi rappelé la nécessité de résultats « palpables et tangibles » sur le terrain.
"J'insiste pour que nous puissions aussi nous donner un gage de confiance dans ce processus parce que nous avons tout intérêt à ce qu'ils réussissent et la population congolaise en premier lieu mais nous devons aussi veiller à ne pas tarder avec cet agenda. Ce qui serait dramatique, c’est que ces accords signés viennent s’ajouter à la déjà trop longue liste de documents antérieurs qui ont émaillé l’histoire de ce pays, et qui furent signés sans être suivis d’une mise en œuvre. Il est indispensable qu’il y ait des résultats palpables et tangibles sur le terrain, le plus rapidement possible", a-t-il déclaré mardi 19 août 2025 devant la presse à Kinshasa.
Les effets des accords signés jusqu’ici ne se font pas sentir comme il se doit sur le terrain. Les affrontements se poursuivent dans plusieurs coins et les exactions contre les civils sont continuellement enregistrées.
"Bien sûr, les exactions continuent. C’est pour cette raison que je vais continuer d'agir comme vigile à l'égard de la communauté internationale, afin qu’elle ne pense pas que les processus actuellement en cours, pourtant louables et destinés à aboutir à une résolution diplomatique et politique servent de paravent au drame humanitaire qui continue de se jouer, et aux violences qui, loin de diminuer, s’intensifient et s'accroître. C’est notre devoir de porter ce message"
Les diplomates Belge a invité les différentes parties prenantes à honorer leurs engagements. Il a évoqué également l'importance des organisations régionales dans ces différents processus de recherche des solutions à la guerre dans l'Est de la RDC.
"La Belgique se réjouit des initiatives qui ont pu être prises il y a quelques mois déjà par Washington et par Doha, mais reste convaincue que si l’on veut obtenir un résultat durable au niveau d’une paix effective sur le terrain, on ne doit pas uniquement externaliser le processus de pacification, mais qu'il serait évidemment souhaitable que les acteurs africains soient eux-mêmes partie prenante dans la même logique que ce que nous plaidons comme Européens dans le conflit ukrainien, en estimant qu’il ne saurait y avoir de solutions sans l’Ukraine, ni sans l’Europe".
Sur le terrain, les tensions montent entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et la rébellion de l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23), qui s’accusent mutuellement de violations répétées du cessez-le-feu alors que le processus de paix de Doha marque le pas. Kinshasa et l’AFC/M23 s’étaient engagés à libérer réciproquement leurs détenus avant d’entamer une nouvelle phase de négociations.
Après plusieurs échéances non respectées, le médiateur l'État du Qatar a transmis aux parties prenantes un projet d'accord en vue de les ramener une nouvelle fois sur la table des discussions. Kinshasa et l'AFC/M23 sont ouverts à l'idée de se rendre à Doha pour la reprise des discussions.
Clément MUAMBA