Le Président de la République a annoncé la semaine dernière un allègement progressif et graduel de l'état de siège instauré en mai 2021 dans l'Est du pays en proie aux violences des groupes armés. Cette mesure consiste au rétablissement de l'autorité civile dans les entités territoriales décentralisées et déconcentrées qui sont déjà sécurisées et sous contrôle des Forces armées de la RDC.
Ceci implique la levée des restrictions constitutionnelles des citoyens, notamment la libre circulation des personnes et de leurs biens en mettant fin au couvre-feu, la liberté de manifestation pacifique et de réunion.
Carine Nkanu Tshimanga, mandataire du regroupement Action Pour la Cause Fédérative (APCF) et candidate à la députation nationale dans la circonscription électorale de la Tshangu, salue cet allègement mais se dit non favorable à la levée définitive de l'état de siège.
"J'apprécie le fait que le chef de l'État ait allégé les mesures de l'état de siège dans l'Est du pays et non levé définitivement l'État de siège. Parce que sans l'État de siège, l'Est du pays serait déjà tombé entre les mains de l'ennemi. Avec la campagne électorale qui commence, les candidats pourront ainsi tenir librement des meetings pour expliquer à la population de l'Est leurs plans d'action afin de permettre un bon choix lors du vote. Cet allégement va aussi permettre à nos compatriotes vivant dans l'Est de jouir de leur liberté en organisant des marches pacifiques pour dire non lorsque ça ne va pas", a-t-elle soutenu.
Et d'ajouter : "Mais l'État de siège doit continuer pour permettre à nos militaires d'être sur le qui-vive et contre-attaquer à chaque fois que l'ennemi veut revenir. On doit continuer à tenir le pays dans cet élan de sécurisation pour reconquérir tous nos territoires occupés par les rebelles. On ne doit pas se laisser emporter par les élections et oublier la sécurité du pays."
Pour éradiquer les violences qui sévissent depuis des décennies, Carine Nkanu propose :
- Le déclenchement de la guerre pour attaquer et chasser les rebelles qui continue à faire couler le sang des Congolais
- La non négociation avec les groupes armés rebelles, et le départ des éléments de l'EAC, de la CEAC et de la MONUSCO
- Le recyclage de l'armée congolaise par des formations continues et une logistique adaptée pouvant lui permettre d'attaquer l'ennemi dans toutes ses positions
- La réforme de l'armée tout en mettant de côté toutes les taupes en son sein et les soumettant à la rigueur de la loi
- La rupture des relations diplomatiques avec tout pays voisin qui agresse la RDC
Cet allègement progressif et graduel de l'état de siège intervient à deux mois des élections présidentielle, législatives, provinciales et locales prévues le 20 décembre.
Dans son message, Félix Tshisekedi avait relevé une amélioration de la situation sécuritaire dans certaines zones de l'Est.
Pendant que les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) se disent respectueuses du cessez-le-feu conformément à la feuille de route de Luanda, les groupes d'autodéfense dits "Wazalendo" mènent des opérations depuis plus de 10 jours contre les rebelles du M23 dans les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo, situés dans la province du Nord-Kivu.
Selon des sources indépendantes, les jeunes patriotes ont pris le contrôle du territoire de Masisi après des affrontements musclés où les rebelles du M23 et leurs alliés de la RDF ont fui dans le territoire voisin de Rutshuru.
Ces derniers ont enregistré d'énormes pertes à Kirolirwe, Kichanga et dans d'autres localités du territoire de Masisi.
La cité stratégique et minière de Kitchanga est aujourd'hui sous contrôle des Résistants. Ces jeunes patriotes continuent de se battre pour, selon eux, renvoyer les rebelles et la RDF dans leur pays d'origine, le Rwanda.
Nancy Clémence Tshimueneka