Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Denis Kadima Kazad a présidé, samedi 16 juillet, le lancement du cadre de concertation avec les partis et regroupements politiques dans la salle de spectacles du Palais du peuple à Kinshasa.
Devant plus de 400 formations politiques, Denis Kadima est revenu sur la transparence, les innovations et la conformité aux prescrits de la Constitution pour le processus qui débouchera aux élections de 2023.
"Il impérieux de communiquer et de dire exactement ce qu'entreprend la CENI dans le souci d'impliquer toutes les parties prenantes au processus électoral en cours. Nous envisageons d'organiser les élections dans le temps qui nous est imparti malgré toutes les contraintes financières et logistiques qui se présentent à nous. Nous ne mettons en avant aucun prétexte pour ne pas avancer. L'équipe qui m'accompagne en est bien consciente ainsi que l'ensemble des collaborateurs qui s'activent dans les tâches qui leur sont dévolues. Nous sommes partis du séminaire d'imprégnation des membres de la CENI pour circonscrire le cadre de notre travail, ayant abouti à la publication de notre feuille de route, notre tableau de bord où sont consignées les différentes missions que nous devrons exécuter jusqu'à l'actualisation de la cartographie opérationnelle en cours de finition. Sans omettre, au passage, l'élection des gouverneurs et vice-gouverneurs dans les 14 provinces qui étaient en litige. Et aujourd'hui nous parlons de la révision du fichier électoral dont le lancement a été effectué la veille de ce jour », a-t-il expliqué.
Et de poursuivre :
«Outre les empreintes digitales habituellement utilisées dans ce genre d'exercice et étant donné qu'une catégorie de nos compatriotes travaille très souvent en faisant usage de leurs mains, celles-ci (empreintes) peuvent se détériorer à la longue, nous ferons appel, cette fois-ci à l'iris de l'œil qui est unique pour chaque personne. C'est une innovation introduite dans ce processus. Il est vrai, par ailleurs, que les contraintes sécuritaires qui sont un élément important dont il faut tenir compte peuvent impacter négativement sur les missions de nos équipes, mais nous ne reculons pas en procédant aussi par négociations, à ce niveau. Certains de nos agents ont éprouvé d'énormes difficultés pour accéder dans des zones sous contrôle des groupes armés et certains ont même payé de leur vie. Comme quoi, notre tâche est ardue et nous affrontons des difficultés de tous ordres que beaucoup redoutent ».
Le numéro 1 de la centrale électorale est claire: « nous ne pouvons pas passer d'un cycle électoral à un autre avec les mêmes plaintes ; nous nous devrons de corriger ce qui peut l'être en améliorant notre offre ».
Le nouveau représentant-pays de la Fondation internationale pour les systèmes électoraux (IFES) Theophilus Dowetin a, de son côté, appelé les formations politiques à privilégier les candidatures des jeunes, femmes et personnes vivant avec handicap.
« Avec la nouvelle loi électorale, il est impérieux que les partis politiques contribuent efficacement à l’inclusion des femmes, des jeunes, des peuples autochtones, des personnes vivant avec handicap et autres catégories sociales dans les préparatifs des élections de 2023 en tant que candidats, témoins, mandataires et éducateurs civiques dans l’animation de leurs cellules électorales. IFES reste convaincu que ces échanges amorcés peuvent donner réponse à une bonne information sur le déroulement des opérations électorales, et à l’évolution du processus électoral dans la lutte contre les rumeurs, les fakenews et la désinformation. L’objectif pour nous tous, étant de contribuer à l’intégrité, à la transparence d’un processus électoral inclusif et apaisé en République démocratique du Congo », a déclaré Theophilus Dowetin.
Pour ce dernier : « L’environnement politique et électoral de la RDC nécessite le renforcement des valeurs pour garantir la crédibilité, la transparence, l’accessibilité et l’intégrité. Le cadre de concertation CENI/Partis politiques répond à la principale préoccupation de sensibilisation des acteurs politiques, qui constitue l’axe majeur du 4e cycle électoral ».
Denis Kadima Kazadi s'est apprêté également au jeu des questions-réponses face à ses invités. Des suggestions émanant de cet échange ont été notées par la CENI.
Fonseca MANSIANGA