RDC : « les 16 jours d’activisme doivent être un combat permanent tant par des lois que par l’Etat d’esprit, la culture », Jeanine Mabunda

Photo/ Actualité.cd
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La campagne des 16 jours d’activisme a débuté ce jeudi dans plusieurs pays du monde, la RDC y compris. Au niveau de ACTUALITE.CD, une conférence a été organisée par le Desk Femme avec l’appui de l’ONG internationale Internews pour faire l’état des lieux des avancées et défis à relever dans la réduction des violences basées sur le genre. Parmi les panelistes, Jeanine Mabunda ancienne présidente de l’Assemblée nationale et ancienne conseillère spéciale du Chef de l’État en matière de lutte contre les violences sexuelles. 

« Je pense qu’il y a eu beaucoup d’évolution. Si aujourd’hui une survivante (Emmanuella Zandi) peut venir à visage découvert, et parler de sa réalité et de celles qui comme elle, ont vécu cette expérience, je pense que c’est un progrès. En deuxième lieu, il y a eu des progrès en termes de sensibilisation des systèmes d’Etats qui devraient aider, accompagner les victimes des violences sexuelles. Il y a eu un progrès en ce qui concerne le changement des mentalités », a rappelé Mme Mabunda.

Cependant, reconnait-elle, il y a encore des mécanismes à mettre en place. Jeanine Mabunda en a cité quelques-uns. 

« L’exemple vient d’en haut. Si dans une société, les hommes sont indifférents au fait que les femmes soient traitées de manière négative, rien ne pourra changer. Il est aussi important de travailler main dans la main. La société civile, les activistes des droits de l’homme qui crient et se battent, ne pourront pas y arriver seuls . Les victimes ont droit à la justice, aux hôpitaux d’Etats. Dans plusieurs zones, en l’occurrence l’ancienne province de l’Equateur, il n’existe pas des hôpitaux d’Etats. Il y a eu des progrès, certes. Mais je pense que cela n’est pas suffisant », a-t-elle fait savoir. 

Quel rôle doit jouer l’Assemblée Nationale au cours de cette campagne ? 

A ce sujet, Jeanine Mabunda appelle à l’appropriation du combat contre les violences basées sur le genre à tous les niveaux, par tout congolais. 

« Les 16 jours d’activisme sont juste un éclairage plus fort que l’on donne à la question mais cela doit être un combat permanent tant par des lois que par l’Etat d’esprit, la culture que nous donnons. (…) Il faut que l’appropriation soit d’abord la nôtre, qu’elle soit congolaise. Il y a des lois qui sont obsolètes, le manque des moyens, des limites que donne la culture dans certaines provinces. Les femmes elles-mêmes ont parfois peur d’être audacieuses, de croire que c’est possible, peur de croire qu’elles sont capables des grandes choses. » a-t-elle fait savoir.   

Autour de la table, il y avait également Christelle Vuanga, présidente de la Commission Genre au niveau du parlement, Emmanuella Zandi, survivante des violences sexuelles et Coordonnatrice de l’ONG Ma Voisine qui se charge des victimes des violences sexuelles. Dans la salle, il y avait des membres des organisations de défense des droits des femmes, des jusristes et des journalistes. Notamment, Julienne Lusenge, Arlette Odia, Sandrine Lusamba.

Prisca Lokale