RDC/Insécurité à l’Est : la délégation qui a séjourné à Kinshasa plaide pour une collaboration « non-militaire » avec la population

RDC/Insécurité à l’Est : la délégation qui a séjourné à Kinshasa plaide pour une collaboration « non-militaire » avec la population

Des femmes, des jeunes et des rescapés des attaques des ADF sont retournés dans la province du Nord-Kivu. Rose Kahambu qui était à la tête de cette délégation confie la satisfaction de voir que le Chef de l’Etat s’est enfin installé à l’Est. Suite aux explosions des bombes artisanales à Beni, ce 29 juin, elle préconise une collaboration avec la population.  


« Nous avions plaidé pour que la question de sécurité à l’Est devienne une priorité parmi toutes les autres priorités de l’Etat congolais. Et nous constatons qu’il y a des avancées à ce sujet, à travers notamment, la présence du Chef de l’Etat,» confie Rose Kahambu, contactée par le Desk Femme. 


Arrivée à Kinshasa dans la soirée du 06 avril, la délégation a rencontré à deux reprises le Chef de l’Etat et   des organisations féminines et d’autres autorités nationales. Parmi les objectifs qu’elle s’était assignés, il y avait notamment l'intention de repartir avec Félix Tshisekedi à l'Est pour qu'il y "réalise sa promesse de s'y installer et restaurer la paix". Le 30 avril, l’Etat de siège a été décrété au Nord-Kivu et en Ituri. Des militaires et des policiers ont été nommés gouverneurs et administrateurs dans les deux provinces. Le 12 juin, après l’éruption du Nyiragongo, Félix Tshisekedi et Denise Nyakeru se sont rendus à Goma. Ils ont parcouru Butembo, Bunia et Beni avant de retourner à Goma où ils séjournent actuellement. 


« Nous sommes actuellement à l’étape des plaidoyers auprès des autorités et entités de base. C’est-à-dire, des autorités nommées dans le cadre de l’état de siège. Quelques administrateurs ont déjà été installés dans la partie nord de la province du Nord-Kivu et en Ituri, nous avons déjà entamé les contacts avec eux. Nous élaborons des plaidoyers adaptés à chaque autorité. Entre temps, nous n’avons pas lâché la cible au niveau national. Toutes les recommandations que nous recevrons seront transmises au chef de l'Etat,» explique Rose Kahambu. 


Dimanche dernier, des explosions répétitives faisant au moins un mort et deux blessés ont été enregistrées à Beni (Nord-Kivu). Au-delà de leurs plaidoyers, avec la Dynamique des femmes pour la bonne gouvernance (DYFEGOU), Rose Kahambu plaide pour une collaboration étroite avec la population victime des massacres et une protection de ceux qui dénoncent des infiltrés. 


« Nous avons lancé une nouvelle campagne dénommée surveillance sécuritaire à base communautaire (Surcico). Elle vise à amener la population à comprendre l’importance de dénoncer l’ennemi ou tout collaborateur qui peut se cacher dans nos communautés, parce que nos autorités peuvent avoir de la volonté et élaborer des bonnes stratégies. Mais, elles ne pourront pas avoir des impacts réels aussi longtemps que l’ennemi sera parmi notre population. Nous avons besoin de la paix et cela de manière urgente. Lorsque nos populations auront dénoncé les intrus, qu’ils ne soient pas  les cibles des attaques. Plutôt, qu’ils soient protégés par nos autorités », a-t-elle fait savoir. 


Et de rechérir, « Nous appelons les autorités à la collaboration avec la population. Il y a lieu de pouvoir exploiter et/ou renforcer cette collaboration pour dénicher les kamikazes et pour que le processus de rétablissement de la paix soit accéléré dans les territoires du Nord-Kivu et de l’Ituri. Nous attendons aussi du Chef de l’Etat la matérialisation des recommandations et mesures que nous lui avons soumises lors de nos audiences. Aux autorités locales, de recourir également à une approche non militaire tout en faisant des perquisitions pour déceler les ennemis. »


Pour rappel, la délégation est retournée au Nord-Kivu le 04 juin. La campagne Surcico a été lancée le 23 juin à Butembo et le 25 Juin à Beni.

Prisca Lokale