RDC : « l’assiduité des élèves, l’engagement des parents et la paie des enseignants », trois propositions des enseignants pour une année scolaire réussie

RDC : « l’assiduité des élèves, l’engagement des parents et la paie des enseignants », trois propositions des enseignants pour une année scolaire réussie

Les écoles ont repris leurs activités ce lundi 22 février, sur toute l’étendue de la RDC. A Kinshasa, certaines écoles ont reçu près de 70 % de l’effectif total, et mis en place des mécanismes pour faciliter l’adaptation aux cours après deux mois d’inactivité. Actualite.cd a fait une descente au lycée Bosangani, Manyanga, ainsi qu’à l’Institut Lufungula.  Il est 12heures passées, quelques élèves trainent encore dans la cour du lycée Bosangani dans la commune de la Gombe. Dans son bureau, Augustin Bambi Nsiala, Directeur de l’EP III dresse un bilan de cette première journée. « Par rapport aux effectifs de l'école, nous avons réceptionné ce jour, 680 élèves sur un total de 1040. Je pense que la pluie qui est tombée cette nuit a rendu le transport assez difficile, ce qui a fait que certains parents retiennent encore les enfants à domicile», explique-t-il.

C’est également le cas de l’école Manyanga, située à quelques mètres de Bosangani. A en croire le directeur des études, environ "80% d'élèves étaient présents aux cours".

Des mécanismes mis en place pour faciliter le rattrapage

Au lycée Bosangani, le directeur confie avoir recommandé aux enseignants de consacrer les trois premières semaines des cours aux révisions.

« Qu’ils reprennent pratiquement toutes les matières du premier trimestre avant d'entamer le second trimestre. Les élèves ont passé presque 8 mois de congé. Après la fermeture des écoles en mars, ils avaient repris en octobre de l'année passée. Mais, ils sont encore retournés en congé pour deux mois. Nous sommes vraiment obligés de faire marche arrière», a expliqué Augustin Bambi Nsiala. Il est tout de suite complété par le délégué des enseignants de son école, « J'ai commencé par la révision des cours avant d'entamer les leçons du jour », dit Marcel Kamango, enseignant de 5ieme année. Il assure avoir reçu ce lundi, un total de 43 élèves sur les 54 inscrits.

Les défis d’une année scolaire post-confinement 

Pour réussir cette année scolaire, les enseignants et responsables d’écoles ont donné des pistes de solutions. « Il faudra que les élèves soient présents et assidus aux cours. Ils doivent aussi savoir qu’ils auront de nombreux travaux à faire en classe et à domicile, et ce processus doit se faire avec l'accompagnement des parents. L’école mettra à la disposition des enfants des exercices, des devoirs et autres manuels mais les parents devraient aussi veiller à ce que les enfants se donnent à leurs études. Ils doivent suivre de près l'instruction des enfants» a insisté Augustin Nsiala.

15heures passées, c’est la récréation à L'EPA II Notre dame du Congo, située sur le long de l’avenue du 24 Novembre. A l’intérieur, des dizaines d’élèves jouent. Des enseignants assis aux portes de leurs salles de classe, discutent de la reprise des cours alors qu’ils accusent un retard de payement.   « Les enseignants ont souffert pour trouver un transport jusqu'au lieu du travail. Cela va faire environ 4 jours et nous ne sommes pas encore payés. Nous avions pensé qu’avec l’annonce officielle de la reprise des cours nous serons payés mais cela n'a pas été le cas. Parmi les défis à relever cette année, il y a notamment l'amélioration des salaires des enseignants », s’est plaint Judith Ngamutu, délégué des enseignants. Pendant qu’elle expliquait cette réalité à Actualite.CD, un enseignant est venu négocier un transport auprès de la directrice qui répond tout de suite « Je suis comme toi, nous n’avons rien ». 

Cette école existe depuis 1942. A l’intérieur des salles, les bancs, les tableaux, les fenêtres ne sont plus en bon état. Les membres de l’EPAII Notre dame plaident pour la réfection de l’école et  la fourniture en matériels.  Les problèmes d’impaiement et d’infrastructures sont également présentes au lycée Bosangani. Les enseignants suggèrent aux parents de doter l'école des rames des papiers duplicateur, des produits de toilette et autres pour permettre à l'école de se reconstruire après cette épreuve de Covid-19 et demandent à l’Etat de régulariser la situation des enseignants pour leur permettre de répondre à leurs devoirs.  

Cap vers l’Institut Lufungula, situé dans la commune de Lingwala à l’intérieur du Camp. Ici, la reprise des cours n’a pas eu lieu ce lundi, après la pluie, l’école a été inondée. Trois élèves de sixième année trouvés à l’entrée de l’école font savoir que l’école n’est pas accessible à chaque fois qu’il pleut abondamment. Ils « espèrent qu’au plus tard mercredi, l’école sera sèche et qu’ils iront aux cours.»

Prisca Lokale