COVID-19 : beaucoup de personnes connaissent les mesures barrières en Afrique, mais peu les pratiquent (rapport)

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Le rapport d’une enquête téléphonique réalisée entre le 4 et le 17 août 2020 auprès de plus de 24 000 adultes dans 18 États membres de l’Union Africaine (U.A), et rendu  publique ce dimanche 11 octobre, révèle que la plupart des Africains affirment avoir connaissances des mesures barrières, mais peu sont ceux qui les pratiquent, surtout dans les pays où il y a moins de cas déclarés. 

Cette enquête est initiée par le Partenariat pour une Réponse Factuelle à la COVID-19 (PERC) et est intitulée « Répondre à la COVID-19 en Afrique : utiliser les données pour trouver un équilibre ». 

« Le soutien de la population envers les mesures sociales et de santé publiques (MSSP) est relativement élevé dans les 18 États membres de l’UA qui ont participé à l’enquête du PERC. Même si cela indique que la plupart des gens comprennent relativement bien ce qu’est la COVID-19 et les mesures qui peuvent empêcher sa propagation, l’adhésion déclarée à ces mesures est largement plus faible parmi les répondants. L’adhésion déclarée est la plus élevée dans les États membres de l’UA avec des MSSP très strictes (tels que l’Ouganda) et/ ou fortement touchés par le virus (comme l’Afrique du Sud), tandis qu’elle est plus faible dans les pays avec moins de MSSP en place (comme la Tunisie) », lit-on dans ce rapport.

D’autres personnes ne peuvent rester chez soi, mais doivent aller travailler. Et pour leur sécurité, ce rapport recommande aux gouvernements de mettre en place des mesures individuelles et peu coûteuses.

« 9,85 % des répondants ont déclaré avoir porté un masque au cours des sept derniers jours, mais seulement six personnes sur dix ont évité les rassemblements religieux et la moitié des répondants sont restés chez eux au lieu d’aller au travail, à l’école ou autres activités. (…) De nombreuses personnes n’ont pas d’autre choix que de retourner travailler pour survivre. Assurer la protection des personnes qui retournent au travail nécessitera la mise en place des mesures de protection individuelles peu coûteuses et très efficaces, qui peuvent permettre d’atténuer le besoin de remettre en vigueur des mesures plus restrictives à l’avenir », continue le rapport de PERC. 

Cette enquête du PERC a été menée dans 18 États membres de l’UA dont : Cameroun, Côte d’Ivoire, RDC, Égypte, Éthiopie, Ghana, Guinée, Kenya, Libéria, Mozambique, Nigéria, Sénégal, Afrique du Sud, Soudan, Tunisie, Ouganda, Zambie, et  Zimbabwe. 

L’objectif de cette enquête est, de manière plus générale, d’aider les gouvernements à déterminer l’acceptabilité, l’impact et l’efficacité des mesures sociales et de santé publiques (MSSP) liées à la COVID-19, notamment leurs effets indirects sur la santé, la sécurité alimentaire et l’économie. L’Union Africaine par le biais des Centres de prévention et de contrôle des maladies (CDC Afrique) et  l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sont parmi les partenaires de cette enquête.

Thérèse Ntumba