Festoyer par-ci, par-là...Un écrivain écrit à Félix Tshisekedi

Photo ACTUALITE.CD

Il s’appelle Tata N’longi Biatitudes. Il est écrivain congolais. Il a publié deux recueils de poèmes. Son dernier bouquin est une pièce de théâtre « BatekI Mboka ». Il a écrit au Chef de l’Etat. Il est agacé par le côté « trop » normal de Félix Tshisekedi dans ses nouvelles fonctions de président de la République. 

Texte

C’est peu probable que le Président me lise, il doit être trop occupé pour ça. Mais il est certain que certaines personnes qu’il écoute me lisent. J’avoue que quand j’écris parlant du Président, je m’adresse un peu à eux. 

Svp, dites au Président qu’on aime bien son personnage de Président « normal ».  Mais que justement en tant que Président, il est un chef de famille, d’une grande famille. Et on veut justement un chef de famille normal. 

Les morts il y en chaque jour, mais notre pays est devenu une terre de banalité pour des morts anormales, des massacres, des tragiques accidents, ... 

Ces faits sont des blessures dans nos cœurs, et même s’ils arrivent chaque semaine, on veut voir le Président triste, consterné et concerné à chaque fois. 

Il a droit de se réjouir avec les siens, mais il n’a pas le droit de ne nous donner l’impression de ne pas être concerné, profondément, intimement, et personnellement par ces morts anormales et évitables, par ces drames à répétition. 

Dites lui que à part vous et les nombreux partisans qui le défendront quoiqu’il arrive, il y a d’autres citoyens qui le voient comme le Président et qu’il blesse par ces silences, ces faux pas,  ces embrassades avec l’ambassadeur le lendemain d’une déclaration controversée, sa photo à la fête le lendemain d’un éboulement des mines, d’un massacre en Ituri, quelques semaines après des meurtres d’enfants ...

C’est vrai qu’on est un pays en malheur perpétuel, et qu’il peut paraître fatiguant de pleurer tout le temps. Mais en tant que Président d’un pays qui suinte de toute part, il est important de trouver le ton, et l’image qui sied et qui nous fasse sortir de la banalité des morts qui est devenue notre quotidien. 

Oui pour un Président normal. Mais un Président qui porte la charge de nos pleurs, et s’il le faut cacher des joies personnelles pour ça, qu’il le fasse. Parce que c’est ce que ferait un Père de famille ... normal.

Cordialement, 

Un citoyen.