Les femmes entrepreneures du Kasaï Oriental ont créé un micro-crédit pour permettre aux femmes de mettre en place des petites et moyennes entreprises ou industries.
C’est ce qu’a déclaré la présidente des femmes entrepreneures de cette province lors de l’assemblée générale de la Commission nationale des femmes entrepreneures (CNFE), tenue le 16 mai dernier. Pour Jeannette Nkashama Longa, également juge consulaire au Tribunal du commerce Kasaï Oriental, les banques et autres institutions financières posent beaucoup de conditions pour l’octroi des crédits. D’où cette initiative propre aux femmes. A l'issue de ces assises, Mme Nkashama Longa s’est confiée à ACTUALITE.CD
<b>Pourquoi avez-vous mis en place cette initiative de micro-crédit ? </b>
« <i>C’est depuis l’année dernière que nous avions eu l’initiative de créer ce micro-crédit. L’argent est venu de nos propres cotisations. Comme vous le savez, les conditions d’octroi des crédits deviennent de plus en plus difficiles surtout pour les femmes. Pour celles qui sont mariées, on exige jusqu’aujourd’hui l’autorisation maritale et autres documents. L’objectif étant d’aider les femmes qui ont un petit capital à remonter leurs chiffres d’affaire. Vous savez que la situation socio-économique actuelle de notre pays ne permet pas aux opérateurs économiques d’avancer. En tant que présidente, je vais à l’intérieur de la province, c’est-à-dire à Ngandajika, à Lomami pour sensibiliser les femmes. Et, notre rôle, c’est de faire en sorte que les femmes puissent émerger. Si on ne le fait pas, qui d’autre pourrait le faire ? C’est notre pays et nous avons le devoir de faire en sorte que les choses changent ».</i>
<b>Qu’est-ce que les femmes ont déjà réalisé au niveau du Kasaï Oriental</b>
« <i>Nous avons des femmes qui se sont lancées dans l’agriculture. Elles ont compris que c’est l’agriculture qui fait le bonheur de nos foyers. Nous avons aussi des femmes qui sont dans la transformation de certains produits agricoles. Il y a également celles qui sont dans l’artisanat ou encore dans le commerce général. Si vous regardez bien, vous allez trouver que l’économie informelle qui constitue plus de 90 % de l’économie du pays est tenue en majorité par les femmes</i> »
<b>La CNFE a-t-elle apporté quelque chose de positif aux femmes de votre province ?</b>
« <i>Moi-même, je suis un exemple. Nous avons été formées en Access en 4 modules, et cela me permet de tenir actuellement mes comptes comme une vraie entreprise. Et nous continuons aussi avec des formations, des conférences. Et nous qui avons l’occasion de sortir et de participer à des conférences et formations à travers le monde entier, nous avons aussi le devoir de le retransmettre à d’autres femmes pour qu’elles puissent quitter l’économie informelle pour l’économie formelle, comme nous l’avons-nous même expérimentées</i>.»
<b>Qu’est-ce que vous pouvez demander aux autorités tant au niveau national que provincial ?</b>
« <i>Comme le président de la Fédération des entreprises du Congo l’a dit dans son discours lors de sa reconduction à la tête de notre organisation, le 18 mai dernier, il y a trop de taxes qui tuent l’entrepreneuriat en RDC. Il y a trop de taxes et parfois sans nomenclature. Que les autorités puissent revisiter ces taxes et impôts. Nous avons aujourd’hui besoin d’un gouvernement fort pour pouvoir aider les opérateurs économiques à investir sans trop de contraintes</i> ».
<strong>Willy akonda Lomanga / desk Eco</strong>