Lubero: journée de deuil ce mercredi après le massacre d’une vingtaine de civils par les ADF à Biambwe

Photo d'illustration
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Une journée de deuil sera observée ce mercredi 19 novembre 2025 sur l’ensemble du territoire de Lubero à l’initiative est de la société civile locale, pour dénoncer les récentes tueries d’au moins 28 civils par les islamistes ADF à Biambwe. Parmi les victimes, 17 patients abattus dans un centre de santé.

Selon Blaise Kalisha, acteur de la société civile dans le territoire de Lubero, contacté par ACTUALITÉ.CD, une correspondance annonçant cette journée a déjà été transmise à l’administrateur militaire, le lieutenant-colonel Kiwewa Mitela Alain. Par cette action, la société civile entend éveiller la conscience collective face aux violences qui frappent le secteur des Bapere et la chefferie des Baswagha, tout en compatissant avec les familles des victimes.

La commémoration prévoit, dès la matinée, une messe en mémoire des victimes à la paroisse Bon Pasteur de Lubero. Dans l’après-midi, un rassemblement se tiendra devant le bureau communal, au cours duquel un communiqué sera lu. La société civile annonce également la prise de parole par des rescapés des récents massacres.

"Ce que nous vivons actuellement dans le territoire de Lubero est très étonnant. Les paisibles citoyens ne cessent d’être tués, surtout dans le secteur des Bapere mais aussi dans la chefferie de Baswagha. Avec le cas récent au cours de cette semaine, nous avons identifié des pertes en vies humaines des innocents à Biambwe et à Ntoyo. Alors, nous, comme société civile dans le territoire de Lubero, on s’est dit qu’on ne doit pas être complice face à ce qui se passe. On doit interpeller la conscience de tous pour que la population ne cesse pas toujours d’être victime de massacres des ADF. On s’est dit maintenant que cela doit changer", a-t-il déclaré.

Selon plusieurs sources locales, ces assaillants, après avoir frappé Biambwe et Masingi, se seraient dispersés dans les fermes de Manzia et Muhola.

Les réactions se multiplient après ces violences. Dimanche 16 novembre, le pape Léon XIII a dénoncé les persécutions visant des communautés chrétiennes dans plusieurs régions du monde et exprimé sa proximité avec les familles touchées, notamment celles de Biambwe.

De son côté, le prix Nobel de la paix Denis Mukwege s’est dit profondément horrifié par ces massacres dans un message publié sur son compte X. Il souligne que s’en prendre à des femmes ayant donné la vie constitue une violence extrême et délibérée, rappelant que ces tueries s’inscrivent dans un cycle de violences répétées où les civils en particulier les femmes et les enfants paient un lourd tribut.

Josué Mutanava, à Goma