Réunies depuis le 30 septembre dernier à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, des organisations de la société civile spécialisées dans le domaine électoral, de l'éducation civique électorale ainsi que celui des droits humains ont fait un état des lieux du contexte post électoral en République Démocratique du Congo 21 mois après les dernières élections organisées en décembre 2023.
À cette occasion, ces organisations telles que la Commission Éducation civique et Observation électorale, AETA, RECIC, Commission Épiscopale Justice et Paix RDC/ CONAFED, Église du Christ au Congo (ECC) et la Synergie des missions d’observation citoyenne des élections (SYMOCEL) et autres ont dégagé un état des lieux du contexte post électoral sur les plans politique et institutionnel, sécuritaire, économique, social et humanitaire.
Malheureusement, ces organisations de la société civile notent que le contexte n'est pas reluisant au regard des indicateurs relevés sur tous les plans. À l'issue de ces travaux intensifs, ces organisations ont noté que ces indicateurs traduisent une fragilité accrue de l'État et de ses institutions et elles ont formulé une série de recommandations.
Au Président de la République, renseigne le document rendu public mardi 14 octobre 2025, ces organisations lui demandent de tout mettre en œuvre pour la réunification du pays par la prise des mesures de décrispation politiques, l'engagement en faveur du dialogue national et le soutien aux renforcements des capacités de l'Armée Nationale; d'instruire le gouvernement Congolais de continuer à déployer des efforts adéquats pour accomplir ses missions régaliennes, d'assurer la défense du pays ainsi que la sécurité des personnes et de leurs biens sur toute l'étendue du territoire national où son autorité s'exerce en vertu des articles 52, 60, 63 et 91 de la constitution; de convoquer les Etats généraux des processus électoraux afin d'évaluer sans tabous les fondements de notre démocratie et enfin en sa qualité de magistrat suprême de mettre tout en œuvre pour éradiquer l'impunité autour de la mauvaise gouvernance.
AU GOUVERNEMENT
• D'Engager des politiques qui résolvent effectivement les problèmes sociaux, économiques, sécuritaires et humanitaires de la population;
• De privilégier des politiques qui investissent en milieu rural pour accroître la productivité nationale, créer des emplois, réduire l'exode rural et créer des richesses;
• De mettre tout en œuvre pour éradiquer l'instabilité des institutions et sanctionner leurs instigateurs;
• De prendre les mesures qui s'imposent pour mettre fin définitivement au banditisme urbain (phénomène kuluna) dans certaines villes du pays et au phénomène MOBONDO qui sévit dans la partie ouest du pays;
• De renforcer les mesures et le contrôle pour lutter contre la corruption:
➤ Renforcer la transparence et la reddition de comptes;
➤ Renforcer les institutions de contrôle et de justice;
➤ Encourager la participation citoyenne et la société civile;
➤ Réformer les systèmes de gestion publique;
A LA SOCIÉTÉ CIVILE
• De prendre conscience qu'elle est un des derniers remparts de la conscience de se lever pour jouer son rôle de moteur dans la défense des aspirations du peuple ;
• De se mobiliser comme un seul homme pour avoir un même langage dans toutes les démarches.
Les recommandations de ces organisations de la société civile interviennent près de six mois après la publication par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de sa feuille de route du processus électoral 2025-2029. Cette feuille de route qui est déjà confrontée à l'absence de financement pour sa mise en œuvre comprend les grandes lignes des activités à mener pour la tenue des prochaines élections.
Clément MUAMBA