Au terme de trois semaines de procès, 56 personnes ont été condamnées à des peines allant de 5 ans de prison à la peine de mort devant le tribunal militaire de garnison de Beni (Nord-Kivu) pour complicité avec les islamistes ADF. Six ont écopé de la peine de mort.
Les condamnés sont reconnus coupables de plusieurs faits infractionnels dont la participation à un mouvement insurrectionnel, le financement du terrorisme et le crime de guerre par enrôlement des enfants. Les uns ravitaillaient les ADF en vivres et non vivres, les autres étaient chargés de recrutement ou de renseignements.
Parmi les condamnés figurent trois étrangers dont une Rwandaise. 11 autres prévenus ont été acquittés et leur libération ordonnée immédiatement dans un procès présenté par le ministère public comme pédagogique et dissuasif.
Pour le capitaine Hubert Kabandani, représentant le ministère public, ces condamnations lancent un signal fort aux différents réseaux des combattants ADF.
« Nous avons voulu montrer à la population que collaborer avec les ADF n'est pas bon. Toute personne qui puisse collaborer avec ces assaillants va subir le même sort. Parmi les condamnés, certains étaient dans la chaîne de ravitaillement des produits de première nécessité, il y a aussi ceux qui sont condamnés car ayant ravitaillé les ADF en munitions, en tenues militaires ou en matériels de communication. C'est un message que nous lançons aux ADF, dire que l'Etat congolais existe et que lorsque les individus ADF seront mis à notre disposition, ils subiront la loi du plus fort », a réagi le capitaine Hubert Kabandani.
Quatorze (14) condamnations parmi les 56 ont été prononcées le mercredi 15 octobre dernier. Les condamnés devront, au-delà de purger leurs peines, payer des amendes allant de 2 à 11 millions de francs congolais.
Les avocats de la défense qui ont salué le débat juridique exemplaire lors du déroulement des audiences n'excluent pas la possibilité d'interjeter appel devant la cour militaire du Nord-Kivu.
Ce procès intervient au moment où les armées congolaise et ougandaise maintiennent la pression militaire contre les combattants ADF qui mènent des attaques meurtrières contre les populations civiles dans les territoires de Beni, Lubero, Mambasa et Irumu.
Dieubon Mughenze, à Beni