Des opposants congolais en conclave du 14 au 15 octobre à Nairobi au Kenya, ont désigné Joseph Kabila, ancien Président de la République à la tête d'un mouvement politique dénommé « Sauvons la République Démocratique du Congo ». Ils ont décidé d'engager une offensive diplomatique afin d'éclairer les pays frères d'Afrique ainsi que les partenaires extérieurs sur la crise qui déchire la RDC, ses causes profondes et les voies pour y mettre fin de manière efficace et durable.
En réaction, le ministre du Commerce Extérieur Julien Paluku s'est montré critique envers l'attitude de Joseph Kabila. Pour celui qui fut ancien gouverneur du Nord-Kivu (12 ans), Joseph Kabila comme ancien Président de la République devrait plutôt viser des postes tels que la présidence de la Commission de l’Union africaine ou de l’OIF, plutôt que chercher à déstabiliser le pays qu’il a lui-même dirigé.
« Quand on a dirigé un État, on doit s'empêcher d'adopter un certain nombre d'attitudes, on doit avoir de l'honneur, on doit viser plus haut, ce qu'on doit viser c'est d'être président de la Commission de l'Union Africaine pour diriger les autres chefs d'État, c'est de viser de prendre la Francophonie, c'est de viser d'être Secrétaire général de l'ONU, c'est ça les grands hommes. On ne peut pas être grand homme pour dire en Ituri, au Nord-Kivu dans la partie Beni, il y a ceci, on va attaquer mais la posture des hommes d'État c'est de conquérir à la construction de l’État, de n'est pas de le détruire », a-t-il souligné lors d'un briefing de presse mercredi 15 octobre à Washington DC en marge du forum économique RDC-USA.
Pour Julien Paluku, le conclave de Nairobi avait pour objectif de « détourner l'attention de ce qui se fait aux États-Unis qui est un fait mobilisateur pour relancer la construction du pays ». D’où, « la RDC va se dresser contre toute personne qui chercherait à distraire sa marche vers l'émergence », a-t-il martelé.
Par ailleurs, le ministre Paluku déplore que le conclave de Nairobi n’ait pas condamner les actes d’atrocités commis par les rebelles de l’AFC/M23 soutenus par le Rwanda préférant condamner ce qui se déroule dans les zones sous état de siège, c'est-à-dire sous contrôle du gouvernement.
« Quand j'ai lu le document, si vous prenez le point 3.2 vous voyez que ce point parle de la condamnation de ce qui se passe en Ituri et dans la partie Nord-Kivu sous état de siège. Des gens qui se disent congolais, qui condamnent ce qui se fait dans un environnement sous état de siège mais qui sont aveuglés de ne pas voir ce qui se passe à Goma. Je connais les massacres qui se passent dans chaque localité au Nord-Kivu mais des gens qui se réunissent, qui se disent parler de la paix mais qui ne savent pas dire au Nord-Kivu et au Sud-Kivu voici ce qui s’y passe », a fait remarquer Julien Paluku.
Le Mouvement politique « Sauvons la République démocratique du Congo », né à la suite du conclave ténu du 14 au 15 octobre à Nairobi, au Kenya a, lors de sa sortie officielle, dressé un tableau sombre de la situation sécuritaire et socio-économique sous le règne de Félix Tshisekedi, dénonçant le rétrécissement de l'espace civique et politique. Dans la même déclaration, ce nouveau mouvement politique réitère son soutien au dialogue prôné par la Conférence Épiscopale Nationale du Congo et l'Église du Christ au Congo pour la sortie de la crise que traverse la RDC.
Les participants au conclave ont décidé de s'approprier les 12 priorités visant à restaurer le Congo, proposées par Joseph Kabila à l'occasion de son adresse à la nation du 23 mai 2025 et en particulier celle relative à la mise à terme de la dictature au pays. Ils lancent un appel à toutes les forces politiques et sociales qui partagent la feuille de route et l'agenda ainsi définis, à joindre à la présente plateforme en vue de poursuivre la lutte contre la dictature et la promotion du mieux-être des populations congolaises.
Clément MUAMBA